Togo : la SEET dénonce l’instrumentalisation politique des universités

La Synergie des Élèves et Étudiants du Togo (SEET) a exprimé son indignation face à une récente directive du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Malick Natchaba, qui vise à mobiliser les universités togolaises pour une conférence commémorant le 20ᵉ anniversaire du décès de l’ancien président Gnassingbé Eyadema. Cet événement, axé sur « L’attentat de Sarakawa et son impact sur le tissu socio-économique », est perçu par l’organisation comme une manœuvre politique déguisée en activité académique.
Dans un communiqué, le ministre a ordonné au président de l’Université de Kara de garantir une participation massive à cette conférence. Une délégation d’étudiants de l’Université de Lomé a également été envoyée pour y assister. Pour Bertin Bandiangou, président de la SEET, cet événement n’a aucun lien avec les préoccupations réelles des étudiants. Il déclare : « Cet événement sert avant tout à redorer le blason d’un régime impopulaire incapable de répondre aux besoins de la communauté estudiantine. »
La SEET dénonce ce qu’elle qualifie d’exploitation des institutions universitaires à des fins populistes et estime que ces pratiques vont à l’encontre de la mission première des universités. Selon l’organisation, « les universités doivent former des esprits critiques et libres, capables de contribuer de manière éclairée aux enjeux nationaux et internationaux, et non être instrumentalisées pour des jeux politiques. »
L’organisation appelle le ministre de l’Enseignement Supérieur et les présidents des universités de Lomé et de Kara à mettre fin à cette instrumentalisation des établissements académiques. Elle insiste sur la nécessité de recentrer les priorités sur les véritables défis du système éducatif, tels que l’amélioration des infrastructures, la révision des programmes et la prise en compte des besoins des étudiants.
La SEET exhorte enfin les autorités à respecter l’intégrité des universités et leur vocation fondamentale, déclarant que « les étudiants doivent être des acteurs du changement à travers la connaissance et non des marionnettes dans un jeu politique ». Elle réaffirme son engagement en faveur d’un système éducatif indépendant et orienté vers le progrès social, dénonçant fermement toute initiative visant à détourner les universités de leur véritable rôle.