”Les Ivoiriens mettront fin au règne du RHDP” Tidjane Thiam

Lors de sa tournée en France, Tidjane Thiam, président du PDCI, a accordé une interview exclusive à TV5 Monde. L’homme a abordé des sujets relatifs aux enjeux de la présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire et ses aspirations pour l’avenir du pays. Au cours de cette conversation, il a souligné l’importance d’une alternance pacifique et de réformes du système électoral pour garantir un meilleur avenir à la nation ivoirienne.
À la question de savoir comment il envisageait de mettre fin aux 15 ans de règne du RHDP, Thiam a été clair : “Ce sont les Ivoiriens qui peuvent mettre fin au règne du RHDP. Comme je l’ai dit, la seule question pertinente dans le contexte actuel, c’est : pouvez-vous évaluer ce qui a été fait en 15 ans et décider si vous accordez cinq ans de plus au RHDP ou pas ?”.
Il a insisté sur le fait que le diagnostic du gouvernement actuel devait être rigoureusement évalué avant toute décision pour l’avenir du pays.
Thiam a également expliqué les raisons qui l’ont poussé à créer la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire en mars 2025, en collaboration avec plusieurs opposants politiques. Selon lui, cette coalition a pour objectif de mettre en place un dialogue politique et d’introduire des réformes du système électoral. Il a déploré la situation actuelle du pays, soulignant les écarts importants entre la Côte d’Ivoire et d’autres nations africaines comme le Sénégal en matière de santé et d’espérance de vie. “L’espérance de vie en Côte d’Ivoire est de 59 ans, alors qu’au Sénégal, elle est de 68 ans. Le PIB par tête en Côte d’Ivoire est 50 % supérieur à celui du Sénégal. Comment se fait-il qu’on ait 9 ans d’espérance de vie en moins que le Sénégal ?” a-t-il déclaré, faisant référence à un problème de santé publique majeur.
L’ivoirien a également mis en lumière ses ambitions pour le pays, mais a précisé que la coalition n’était pas une organisation politique et qu’il ne s’agissait pas de promouvoir sa propre candidature présidentielle à ce stade. Toutefois, il a confirmé que le PDCI œuvrait activement sur des propositions concrètes pour améliorer la situation du pays, notamment dans les domaines de la sécurité, du capital humain, de la santé, de l’éducation et du développement durable.
Dans un monde en constante évolution, le président du parti PDCI a insisté sur l’importance du capital humain pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. “Le premier objectif pour bâtir l’avenir d’un pays, c’est d’éduquer les jeunes, de leur fournir les compétences nécessaires pour affronter les défis de demain”, a-t-il déclaré, soulignant que le pays doit investir dans l’éducation pour sortir de sa situation actuelle et prendre un véritable tournant pour l’avenir.
Alors qu’il a passé plusieurs années à l’étranger, il ne craint pas que cela nuise à sa campagne présidentielle. “Les Ivoiriens ne se préoccupent pas de mes années passées à l’étranger, mais de ce que je peux apporter au pays”, a-t-il expliqué, rassuré par la réception positive qu’il a reçue lors de ses rencontres avec les Ivoiriens à travers le monde.
Enfin, Thiam a conclu sur une note d’optimisme, réaffirmant son engagement envers la Côte d’Ivoire. “J’ai toujours été Ivoirien, je suis Ivoirien et je serai toujours Ivoirien”, a-t-il insisté, rappelant sa détermination à servir son pays, peu importe les obstacles.
Cette interview a permis de mieux comprendre les motivations de Tidjane Thiam et ses ambitions pour la Côte d’Ivoire, à un moment important de son histoire politique. La question de l’alternance, de l’inclusivité et de la réconciliation demeure au cœur de ses priorités, avec l’espoir de voir un changement positif dans la gouvernance du pays.