International

Tensions croissantes entre le Mali et l’Algérie : la CEDEAO appelle au dialogue

La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exprimé, ce mercredi, sa profonde inquiétude face à l’escalade des tensions entre le Mali et l’Algérie. Dans un communiqué publié ce 09 avril 2025, l’organisation régionale a exhorté les deux pays à désamorcer la situation, à renouer le dialogue et à privilégier l’utilisation des mécanismes régionaux et continentaux pour résoudre leurs différends.

Cet appel intervient après une série d’incidents diplomatiques et militaires qui ont exacerbé les relations entre les deux nations. Ces tensions ont été aggravées par l’attaque d’un drone malien abattu par les forces de défense et de sécurité algériennes, déclenchant une série de réactions en chaîne.

Le Mali a, dans la foulée, fermé son espace aérien à tous les vols en provenance ou à destination de l’Algérie, une décision prise le 7 avril 2025. Cette mesure a été présentée comme une réponse directe à la fermeture du ciel Algérien pour le Mali, survenue quelques heures plus tôt. Le ministère malien des Transports et des Infrastructures a justifié cette décision en dénonçant le “parrainage du terrorisme international” par le régime algérien, qu’il considère comme une hostilité manifeste.

Cette accusation s’inscrit dans un contexte plus large de tensions diplomatiques, notamment autour des accusations réciproques d’ingérence et de soutien au terrorisme. L’Algérie, pour sa part, a dénoncé ce qu’elle appelle les “violations multiples” de son espace aérien par des drones militaires maliens. Elle a singulièrement révélé qu’elle avait abattu un drone malien la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, près de Tinzaouatène, après deux autres incursions en août et décembre 2024.

Dans un communiqué particulièrement virulent, Alger a qualifié les autorités maliennes de “clique putschiste”, les accusant d’être incapables de mener une lutte antiterroriste efficace et de recourir à des mercenaires. L’Algérie a aussi exprimé son mécontentement vis-à-vis de l’alignement de certains pays, comme le Burkina Faso et le Niger, sur les positions du Mali, rappelant ses ambassadeurs à Bamako et à Niamey, tout en reportant la prise de fonction de son nouvel ambassadeur à Ouagadougou.

C’est dans ce climat tendu, la CEDEAO a lancé un appel à la désescalade, soulignant dans son communiqué la « profonde préoccupation » de l’organisation face à la situation. Elle a exhorté les deux pays à « désamorcer la tension, favoriser le dialogue et utiliser les mécanismes régionaux et continentaux pour régler les différends ». La CEDEAO a insisté sur l’importance d’éviter toute aggravation de la situation, qui pourrait nuire à la stabilité de la région. Cette situation démontre la complexité des relations entre ces pays voisins et met en lumière la nécessité d’une médiation rapide pour éviter une aggravation du conflit. Le rôle de la CEDEAO, qui plaide pour le rétablissement du dialogue, apparaît ainsi plus que jamais essentiel pour préserver la stabilité dans la région.

Delali AYITE

Delali AYITE, est Journaliste Reporter à la Rédaction de Togomedia24.com

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×

Cliquez pour discuter

 

× Contacter la rédaction