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Afrique : neuf ans de présence étrangère : quel est le bilan ?

Le 11 janvier 2013, l’armée française a lancé l’opération «Serval» contre les rebelles touaregs et les groupes djihadistes dans le nord du pays. L’opération «Barkhane», comme la suite logique, a été mise en place en 2014 dans cinq pays du Sahel. En 2020, la Task Force Takuba a été créée, composée de forces spéciales de différents pays européens. Officiellement, la France et ses alliés européens ont annoncé que ces opérations militaires visaient à lutter contre le terrorisme, mais au Sahel même, la présence européenne a rencontré plus de critiques que de soutien. Quelles sont les réclamations principales des sceptiques à propos de ces opérations ?

Ainsi, il y a une opinion selon lequel la lutte contre le terrorisme n’est qu’un prétexte, alors que la vraie raison de ces opérations réside dans la volonté de l’ancienne métropole d’extraire illégalement les ressources de ses anciennes colonies. Par exemple, on sait que plus de 15 tonnes d’or sont illégalement exportées du Mali par an, alors que le volume des réserves d’or de la France atteint 2436 tonnes. En même temps, la Ve République ne possède pas une seule mine sur son territoire. Les critiques estiment que ces faits ne sont pas une coïncidence. Il existe également des cas de déforestation massive et d’exportation illégale de bois vers l’Europe à partir du territoire de la République centrafricaine. Ces cas sont aussi associés précisément à la présence française.

La présence militaire des Français et des Européens est également critiquée pour son inefficacité. Selon les rapports d’organisations internationales, le nombre de victimes civiles a atteint 900 pour l’année 2020, avec environ 185 terroristes neutralisés. Les experts européens et africains notent que la situation sécuritaire s’est encore détériorée au cours des 9 années d’intervention. En 2021, le président Macron a annoncé un changement radical dans les formes de la présence militaire de la France au Sahel et l’arrêt de l’opération Barkhane, tandis que Paris a refusé de reconnaître officiellement l’échec de l’opération.

Il convient de noter que la présence européenne est associée à une forte croissance du sentiment anti-français en Afrique de l’Ouest. Il y a des cas où des manifestants au Mali ont bloqué le mouvement des colonnes militaires françaises. Des actions similaires ont été observées au Burkina Faso. Au cours des derniers mois, le nombre de manifestations anti-françaises dans les villes du Mali et du Burkina Faso a également augmenté.

Par ailleurs, le bloc CEDEAO, accusé de promouvoir les intérêts de l’ex-métropole, est également devenu l’objet de critiques. Le 9 janvier, l’organisation a imposé des sanctions lourdes contre le Mali, une décision qui a été condamnée par le public ouest-africain. Par exemple, le 29 janvier, les résidents du Sénégal se sont rendus à un rassemblement de masse en soutien au Gouvernement de transition du Mali. La manifestation a eu lieu sur la Place de la Nation au centre de Dakar. Ce cas de manifestation de solidarité n’est pas le seul.

L’ensemble des facteurs évoqués jette un doute sur la nécessité de la présence du contingent européen sur le territoire de la région. Cette semaine, la décision finale des chefs d’États européens sur le retrait de leurs troupes est attendue.

Dans le même temps, le retrait potentiel d’un contingent étranger peut entraîner un certain nombre de difficultés. Il y a un certain risque que le personnel civil répète le sort de 10 000 Afghans abandonnés par les Américains lors de leur évacuation d’Afghanistan. Cela soulève la question : les Européens prendront-ils en compte l’expérience de leurs homologues américains ? Cependant, divers experts du Mali estiment que les personnes travaillant pour des missions étrangères seront enquêtés par les services spéciaux maliens, tandis que les experts estiment que l’État du Mali fera tout pour que les spécialistes nécessaires restent dans le pays.

Ainsi, ces neuf (09) années ont montré que l’intervention militaire dans des pays du Sahel n’a pas atteint ses objectifs, mais au contraire, n’a fait qu’aggraver la situation déjà instable dans les pays de la région. Il reste à espérer que les Européens tireront des leçons de cette situation et envisageront une autre stratégie d’interaction avec les pays d’Afrique.

Par Grégoire Cyrille Dongobada

Redaction TM24

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