Le Rwanda a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec la Belgique et a ordonné à tous les diplomates belges de quitter son territoire dans un délai de 48 heures. Cette décision intervient après l’adoption par l’Union européenne d’un train de sanctions visant plusieurs hauts responsables rwandais, accusés de soutenir le groupe rebelle M23 actif dans l’est de la République démocratique du Congo.
Les autorités rwandaises reprochent à la Belgique d’avoir pris parti pour Kinshasa bien avant et pendant le conflit en cours. Elles dénoncent également ce qu’elles qualifient de tentatives pitoyables de Bruxelles pour maintenir ses illusions néocoloniales. En représailles, la Belgique a déclaré persona non grata tous les diplomates rwandais présents sur son sol.
Le gouvernement rwandais estime que la Belgique est le principal instigateur des sanctions européennes qui frappent neuf personnes, dont trois hauts gradés de l’armée rwandaise : Ruki Karusisi, Eugène Nkubito et Pascal Muhizi. Francis Kamanzi, directeur général de l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz, est également visé, tout comme quatre citoyens congolais membres du M23, dont leur chef Bertrand Bisimwa. Ces sanctions prévoient l’interdiction de séjour dans l’Union européenne ainsi que le gel des avoirs.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a réagi en affirmant que son pays n’a pas de soldats sur le sol congolais. De son côté, Maxime Prévot, vice-premier ministre belge et ministre des Affaires étrangères, a déclaré que la Belgique ne cherche ni à punir ni à affaiblir le Rwanda.
Cette escalade diplomatique marque un tournant dans les relations entre Kigali et Bruxelles, sur fond de tensions régionales grandissantes en Afrique centrale.
