Le Niger quitte l’organisation de la francophonie

Le Niger vient de frapper un grand coup en annonçant son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Dans une lettre officielle, Niamey a acté cette décision historique, symbolisant une rupture nette avec les institutions perçues comme des vestiges de l’influence coloniale française. Ce choix radical s’inscrit dans la dynamique amorcée par le régime militaire en place, qui s’éloigne progressivement des alliances traditionnelles pour affirmer sa souveraineté.
L’OIF, qui avait suspendu le Niger après le coup d’État, espérait un retour à l’ordre constitutionnel. Mais au lieu d’une réintégration, c’est une sortie fracassante qui s’est imposée. « C’est une décision que nous déplorons, mais que nous respectons », a réagi l’organisation, prise de court par ce départ sans appel.
Ce séisme diplomatique pourrait bien provoquer un effet domino. À Ouagadougou, des sources évoquent un départ imminent du Burkina Faso, bien que le gouvernement burkinabé n’ait pas encore officialisé sa position. Quant au Mali, son alignement avec le Niger et le Burkina Faso au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) laisse peu de doute sur la suite des événements.
Derrière ces choix stratégiques, une réalité se dessine : la région tourne la page de la Francophonie et cherche de nouveaux alliés. La Russie, en particulier, renforce sa présence auprès des régimes sahéliens, à travers des accords militaires et économiques. L’OIF, qui voyait le Sahel comme l’un de ses bastions historiques, doit désormais faire face à un recul sans précédent de son influence.
Une question reste en suspens : ce divorce avec la Francophonie annonce-t-il un changement irréversible pour l’ensemble du continent, ou s’agit-il d’une simple crise passagère ? Le temps nous le dira.