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Burkina Faso : l’homosexualité passible de prison

Le Burkina Faso a adopté, le 1ᵉʳ septembre 2025, une loi criminalisant l’homosexualité, prévoyant des peines de prison de deux à cinq ans et des amendes pouvant aller jusqu’à 1,5 million de FCFA (environ 2 300 euros). Les étrangers reconnus coupables risquent également l’expulsion immédiate.
Cette décision, prise sous l’impulsion du gouvernement de la transition dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, s’inscrit dans un virage conservateur, marqué par un rejet des influences occidentales et une volonté de promouvoir des valeurs traditionnelles. Jusqu’à l’adoption de cette loi, l’homosexualité n’était pas explicitement illégale au Burkina Faso, bien qu’elle fût largement taboue et socialement stigmatisée.
Le nouveau texte s’inscrit dans une série de réformes sociales visant à renforcer les normes culturelles conservatrices, mais il risque d’aggraver la marginalisation et la stigmatisation des personnes homosexuelles. Le Burkina Faso rejoint ainsi plusieurs pays africains, comme le Mali, le Nigeria ou l’Ouganda, dans une tendance régionale de durcissement législatif contre les minorités sexuelles. Par exemple, l’Ouganda a adopté en 2023 une loi anti-homosexuelle parmi les plus sévères au monde, incluant la peine de mort pour certains cas.
Cette loi suscite de vives inquiétudes parmi les défenseurs des droits humains, qui craignent une intensification des discriminations, des violences et des persécutions à l’encontre des personnes LGBTQ+. Des organisations comme Amnesty International ont dénoncé ce recul des droits humains, soulignant les risques d’arrestations arbitraires et d’abus.
Dans un contexte régional où plusieurs pays progressent vers la dépénalisation (comme le Botswana en 2019), cette législation marque un net recul pour les droits des minorités sexuelles au Burkina Faso et dans la sous-région.

Delali AYITE

Delali AYITE, est Journaliste Reporter à la Rédaction de Togomedia24.com

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