À N’Djamena, les députés ont adopté, lundi 15 septembre, une réforme constitutionnelle qui transforme en profondeur le fonctionnement de l’État. Par 171 voix contre une seule et sans aucune abstention, les élus ont validé l’allongement du mandat présidentiel à sept ans, tout en le conservant renouvelable. Le mandat des députés a également été prolongé à six ans afin que les élections se déroulent désormais sur un calendrier harmonisé.
Cette réforme ne se limite pas à la durée des mandats. Elle introduit un poste de vice-Premier ministre, appelé à jouer un rôle de coordination au sein du gouvernement. Le financement public des campagnes électorales a été retenu pour offrir des chances plus équilibrées aux candidats. La fonction de médiateur a été transformée en Médiature de la République, dotée de pouvoirs renforcés pour mieux répondre aux besoins de médiation et de régulation sociale.
Les nouvelles dispositions incluent par ailleurs une pause estivale pour le président et le Premier ministre. Cette mesure inédite est présentée comme un moyen de préserver l’efficacité de l’exécutif tout en assurant un meilleur équilibre dans l’exercice de leurs fonctions. Autre évolution majeure, les membres du gouvernement pourront dorénavant être poursuivis par les juridictions de droit commun pour les crimes économiques et financiers commis pendant leur mandat, une décision qui renforce la redevabilité des dirigeants.
La présidente de la Commission spéciale chargée de cette révision, Neloum Mbaigoto, estime que ce texte « accroît l’efficacité administrative et assure une souplesse institutionnelle bénéfique à l’avenir du pays ».
La Constitution, adoptée en décembre 2023, connaît ainsi une nouvelle modification et attend sa promulgation pour que ces mesures deviennent effectives. Le Tchad se prépare donc à ouvrir une nouvelle page de son histoire politique avec des institutions remodelées et des règles du jeu redéfinies.
