La CRART relève des dysfonctionnements dans le déroulement de la campagne électorale. Ces dysfonctionnements sont entre autres liés à l’utilisation de façon disproportionnée des moyens par les candidats, des menaces et violences verbales proférées à l’encontre de certains candidats et l’existence des localités hostiles aux candidats notamment les villes de Sokodé, Kpalimé et Kara. Le regroupement d’associations coordonné par M. KAO ATCHOLI, demande à la communauté internationale de prendre des mesures idoines afin d’amener le gouvernement et la CENI au respect des normes démocratiques sur les processus électoraux.
Lire la déclaration :
ETAT DES LIEUX DES CAMPAGNES DES ELECTIONS LOCALES DU 30 JUIN 2019 AU TOGO
LA CRART A RELEVE DES DISFONCTIONNEMENTS ANTIDEMOCRATIQUES QUI PEUVENT
ETRE PREJUDICIABLES AU PROCESSUS DE RECONCILIATION EN COURS
Conformément aux dispositions du code électoral, les campagnes pour le compte des élections locales pour le choix de 1527 conseillers municipaux qui devront gérer les communes au Togo, battent leur plein.
C’est dans ce cadre que la Convention Républicaine pour l’Apaisement et la Réconciliation au Togo (CRART), dans un élan patriotique, s’est donnée les moyens de faire le suivi de cette phase électorale dans certaines localités qui se révèlent politiquement et stratégiquement sensibles sur le plan national.
A l’issue des rapports et témoignages, la CRART se doit le devoir d’interpeler encore une fois le Gouvernement, les différents partenaires du Togo, et les autres acteurs politiques sur certains points importants qu’il convient de corriger pour prévenir les conflits postélectoraux.
– Sur un plan général, il a été donné de constater que les moyens utilisés étaient disproportionnés, certains candidats disposaient visiblement de plus de moyens que d’autres, cette situation ne remplit pas les conditions d’équité pour une compétition électorale.
– Il existe des poches de résistance aux principes et valeurs démocratiques sur fond de manipulation et d’achat de conscience sur une catégorie de personnes en l’occurrence certains jeunes caractérisés par l’inculture et l’incivisme politiques, et cela a été constaté à Kpalimé, à Sokodé et à Kara.
– Des menaces et violences verbales de certains candidats sur l’électorat des jeunes dont l’intention consiste à détourner leur choix des convictions politiques. Ces manquements ont été enregistrés dans les préfectures de l’Ogou et de Tchamba.
Tous ces disfonctionnements foncièrement nuisibles à la démocratie et à l’Etat de droit sont des indicateurs qui débouchent sur des troubles et instabilités postélectoraux, et dans le cas Togolais, peuvent causer de graves préjudices au processus de réconciliation en cours.
Il conviendrait, pour le HCRRUN selon les recommandations de la CVJR, pour le Groupe des cinq diplomaties occidentales appelé G5, et pour la CEDEAO de prendre des mesures efficaces pour amener le Gouvernement Togolais et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) au respect des normes démocratiques sur les processus électoraux.
La CRART tout en saluant la sortie de la conférence pastorale des Eglises Evangélique Presbytérienne et Méthodistes du Togo, s’aligne entièrement derrière cet appel aux populations Togolaises à porter leur choix sur des personnalités « honnêtes, irréprochables, non corrompus, soucieux du bien commun et de la justice sociale, engagés dans le développement des communautés, sensibles au respect de la dignité humaine, de l’environnement, du genre, des plus faibles et des plus pauvres », bref sur des hommes et femmes qui ont un esprit de
partage.
En outre, la CRART convie le Ministre de la sécurité et de la protection civile, les forces de l’ordre de sécurité et de défense au respect des Normes des Nations Unies relatives aux Droits de l’Homme et leur Application Pratique lors des opérations de maintien d’ordre pendant le processus électoral.
Enfin, la CRART implore la bénédiction de l’Eternel sur le Togo.
Fait à Lomé, le 27 Juin 2019
Pour la CRART
Le Coordonnateur
M. ATCHOLI KAO Monzolouwè
