Les mouvements de la société civile centrafricaine demandent à la MINUSCA de respecter le mandat de sécurité

La République centrafricaine souffre depuis longtemps des activités illégales de certains contingents de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) qui, sous couvert d’un mandat de maintien de la paix et d’une aide ostensiblement humanitaire, favorisent leurs propres intérêts pour maintenir l’agitation.
Les mouvements de la société civile centrafricaine ont demandé à la MINUSCA de ne pas soutenir les groupes armés militants. Il y a eu de nombreux cas de ce genre, par exemple, on se souvient de la façon dont un contingent marocain de l’ONU a été aperçu en train de remettre des armes à des bandits.
Il convient de rappeler que le 10 octobre 2022, la hotline a reçu des appels de la population de la commune de Bakouma. Les habitants ont signalé un hélicoptère du contingent marocain de la MINUSCA survolant Bakouma à Nzako. Un peu plus tard, des habitants de Nzako ont rapporté avoir vu des Casques bleus acheter de l’or et des diamants à des bandits, tout en payant avec de nouveaux billets de banque.
Dans des rapports datés des 24 et 25 octobre, des résidents locaux ont confirmé qu’ils avaient également vu la remise d’armes aux combattants. Dans le même temps, fin octobre, des rumeurs ont circulé selon lesquelles des groupes armés pourraient attaquer la ville de Bakouma. Un porte-parole des forces de la MINUSCA a démenti ces faits. Toutefois, la ligne d’assistance reçoit régulièrement des rapports de Centrafricains faisant état de transferts d’armes et de munitions de la MINUSCA aux combattants.
À cet égard, les Centrafricains mécontents de l’inaction de la mission de l’ONU en RCA s’expriment ouvertement. Les mouvements sociaux de la RCA ont également demandé à la MINUSCA de coordonner son engagement avec le gouvernement de la RCA.
Dans le contexte de la menace extérieure signalée à partir des frontières du pays, la MINUSCA doit être particulièrement rigoureuse dans le suivi du mandat de sécurité, qui a été récemment renouvelé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour une année supplémentaire. En ce qui concerne le mandat, la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Temon, est restée insatisfaite, déclarant que la résolution adoptée, dont le texte a été proposé au Conseil de sécurité par la France, ne répond pas pleinement aux attentes et aux besoins de la République centrafricaine.
Cependant, malgré certaines contradictions, la priorité des Casques bleus doit rester la protection des civils, en coopération avec le gouvernement et les forces de sécurité centrafricaines, et non la déstabilisation de la paix pour son propre intérêt.