Décès de l’opposant togolais Dr Agbéyomé Kodjo.

L’ancien premier ministre Togolais, Dr Agbéyomé Kodjo n’est plus. En exil depuis 2020, l’opposant arrivé en second des présidentielles de la même année a rendu l’âme dès suite d’un malaise. Ex-président de l’Assemblée nationale, Agbéyomé Messan Kodjo avait 70 ans.
Ci-dessus sa biographie extraite de Wikipédia
Kodjo est né à Tokpli, dans la préfecture de Yoto, en 1954 ; ses parents étaient Dossou Kodjo et Kédjé Flora Dosseh. Il a étudié en France et a reçu un diplôme en gestion organisationnelle de l’Université de Poitiers en janvier 1983.
De retour au Togo, Kodjo a été directeur commercial de la SONACOM2 de 1985 à 1988 avant que le président Gnassingbé Eyadema ne l’ait nommé au gouvernement comme ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture le 19 décembre 1988. Il est resté à ce poste jusqu’en septembre 1991, lorsqu’un gouvernement de transition dirigé par le Premier ministre Joseph Kokou Koffigoh a pris ses fonctions. Il a été nommé ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité en septembre 1992, mais Koffigoh l’a limogé, aux côtés d’un autre membre du Rassemblement du peuple togolais (RPT), ministre des Communications et de la Culture, Benjamin Agbéka. Le 9 novembre 1992 Kodjo et Agbéka, avec le soutien de Eyadéma, ont refusé de quitter le gouvernement, malgré les protestations et l’intention de Koffigoh de saisir la Cour suprême ; Kodjo est resté en poste jusqu’en février 1993, date à laquelle il est devenu directeur général du port autonome de Lomé.
Kodjo a été pendant plus de six ans directeur général du port autonome de Lomé. Lors des élections législatives de mars 1999, il a été élu à l’Assemblée nationale comme candidat du RPT dans la troisième circonscription de la préfecture de Yoto. Il était le seul candidat et avait obtenu 100% des suffrages. Après l’élection, il a été élu président de l’Assemblée nationale en juin 1999. Après un peu plus d’un an à ce poste, le président Eyadéma a nommé Kodjo Premier ministre le 29 août 2000, en remplacement de Eugène Koffi Adoboli après que ce dernier a été battu lors d’un vote de censure.
Kodjo a déclaré le 30 août 2001 que la Constitution devrait être modifiée pour permettre à Eyadéma de briguer un troisième mandat en 2003. Bien que Kodjo ait été largement supposé être le successeur prévu de Eyadéma après sa nomination au poste de Premier ministre, il est entré en conflit avec Eyadéma. Eyadéma l’a démis de ses fonctions de Premier ministre le 27 juin 2002, apparemment en raison de divergences au sein du RPT. Dans un article publié dans le journal Le Scorpion le 28 juin, il a critiqué Eyadéma. Il a rapidement quitté le Togo et, début juillet 2002, il a été déclaré recherché par un tribunal pour avoir prétendument déshonoré le président et porté atteinte à l’ordre public. Le 6 août 2002, le Comité central du RPT a voté à l’unanimité d’expulser Kodjo du parti, ainsi que l’ancien président de l’Assemblée nationale, Dahuku Péré, pour haute trahison. Il a également été expulsé de l’Ordre du Mono le 18 juillet.
Après avoir quitté le Togo, Kodjo a vécu en exil en France et à partir de là, il a poursuivi ses critiques sur Eyadéma. Le gouvernement togolais a lancé un mandat d’arrêt international à l’encontre de Kodjo à la mi-septembre 2002, l’accusant de corruption et affirmant qu’il avait fui le Togo pour ne pas être poursuivi en justice. Le gouvernement s’est également plaint de la diffusion par Radio France internationale (RFI) d’un entretien avec Kodjo en septembre, ce que RFI avait fait malgré les pressions du gouvernement. Il a dénoncé l’amendement visant à supprimer les limites du mandat présidentiel, affirmant que c’était Fambaré Ouattara Natchaba qui avait initialement fait cette proposition publiquement et qu’il l’avait appuyée à l’époque pour des raisons internes au RPT.
À la suite de l’élection présidentielle controversée de juin 2003, Kodjo a déclaré dans une interview accordée au journal Motion d’information que, contrairement aux résultats officiels, Eyadéma avait effectivement perdu l’élection. Accusant Eyadéma de rester au pouvoir par la violence, Kodjo a déclaré qu’Eyadéma devrait admettre sa défaite et quitter la politique pour résoudre les troubles politiques du pays et prévenir la guerre.
Après le décès d’Eyadéma, il est rentré au Togo le 8 avril 2005, mais a été rapidement emprisonné pour un détournement de fonds présumé alors qu’il était directeur général du port autonome de Lomé. En septembre 2005, il a formé un nouveau parti, l’Alliance démocratique pour la patrie (connue simplement sous le nom d’Alliance), avec Dahuku Péré.
Il s’est par la suite candidat aux élections au poste de président de la Fédération togolaise de football, mais lors de son congrès extraordinaire du 9 janvier 2007, il s’est classé deuxième derrière Avlessi Adaglo Tata, obtenant 14 voix des délégués contre 24 pour Tata ; il a devancé le fils d’Eyadéma, Rock Gnassingbé, président sortant de la Fédération et a obtenu huit voix.
Kodjo a annoncé début août 2008 qu’il se porterait candidat au sein d’un nouveau parti, l’Organisation pour bâtir dans l’union solidaire togolaise (OBUTS), à la présidentielle de 2010. Il a officiellement présenté sa candidature le 14 janvier 2010. Bien que la date limite pour la soumission des candidatures soit le 15 janvier, Kodjo a été la première personne à officiellement présenter sa candidature. Après avoir appris qu’il était le premier, Kodjo a déclaré que c’était “un très bon signe” et qu’il serait également “le premier” à être déclaré vainqueur de l’élection.
Le 6 janvier 2020, cet ancien ministre de l’intérieur et président de l’Assemblée Nationale est désigné candidat à la présidentielle de février 2022 au titre du regroupement de formations politiques et d’organisations de la société civile Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK)[réf. nécessaire]. Il est classé officiellement deuxième au scrutin (18,37 %) derrière le président sortant Faure Gnassingbé (72,36 %)[réf. nécessaire].
Le 21 avril 2020, après s’être proclamé « président élu » du Togo, Agbeyomè Kodjo a été arrêté pour n’avoir pas répondu à sa troisième convocation successive devant le Service central de recherches et d’investigations criminelles de la gendarmerie3.
Gabriel Agbéyomé Kodjo continue de réclamer sa victoire lors de la présidentielle du 22 février 2020.
Selon une source judiciaire de Jeune Afrique, Gabriel Agbéyomé Kodjo a ensuite été conduit dans les locaux des services de renseignements, pour y être interrogé[réf. nécessaire].
Gabriel Agbéyomé Kodjo doit ensuite être auditionné par le procureur de la République, avant que le magistrat ne statue sur un éventuel placement en détention préventive. Celle-ci semble d’ores et déjà acquise, à en croire une source proche du parquet, qui assure qu’i l sera détenu pendant toute la procédure» .
L’ancien Premier ministre est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, notamment ceux d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, d’usage des insignes de l’État, de nominations illégales, de troubles aggravés à l’ordre public ainsi que de dénonciations calomnieuses4.
Le 24 avril 2020, « Agbéyomé Kodjo a été libéré et est placé sous contrôle judiciaire, avec des conditions », a déclaré l’un de ses avocats. Selon une note du doyen des juges d’instruction, l’opposant a l’interdiction de quitter le Togo sans autorisation et ne doit pas faire de « déclarations tendant à la remise en cause des résultats de la présidentielle du 22 février 2020 ». Il est également interdit de « tous propos, déclarations, ou attitudes tendant à remettre en cause et à saper l’ordre constitutionnel et institutionnel »5.
Le 16 mars 2021, Agbéyomé Kodjo céde sa place de député à l’Assemblée nationale à Agbagli Koffi.