Dans l’optique de renforcer le pouvoir d’achat des togolais dit-on, le président Faure Gnassingbé a ordonné le paiement d’une prime spéciale de 60 000 FCFA. Une aide financière destinée aux fonctionnaires de l’État, de l’enseignement confessionnel et aux pensionnaires de la Caisse de retraite. Cette information qui a fait le tour des médias et des réseaux sociaux a été commentée par les inconditionnels du ‘Père Noël Faure’’ comme étant une action forte devant contribuer à éradiquer la pauvreté au pays.
Bien qu’il s’agisse d’une décision assez louable, elle ne prend pas en compte la majorité de ses concitoyens, du moins ceux exerçant dans le privé, dans l’informel et aussi les particuliers qui représentent une grande partie des acteurs socio-professionnels.
Pour les bénéficiaires directs de cet appui financier, il s’agit d’une décision qui va beaucoup les aider dans le cadre de la célébration des fêtes de fin d’année.
Sur d’autres plans, le chef d’État a instruit ses ministres à l’effet de faire passer le prix du Kilowatt de 114 FCFA/Kwh à 70 FCFA/Kwh exceptionnellement pour les ménages dont la consommation mensuelle est restée égale ou inférieure à 30 kilowatts heure au cours des neuf derniers mois. Encore un point à mettre l’actif de M. Gnassingbé sauf qu’ici, il s’agit d’une mesure qui ne prend pas en compte les compteurs post payés.
Même si certains trouvent que ces décisions vont bouter la pauvreté hors de notre pays, nous estimons qu’il faudrait en faire plus.
Des mesures pérennes
L’année 2024 a été très éprouvante pour la majorité des Togolais qui subissent depuis des années la cherté des prix des denrées alimentaires de base. Il est d’autant plus difficile pour certaines couches de se procurer les trois repas.
Cette situation de nécessité a poussé certains habitants d’un quartier périphérique de Lomé à se ruer sur un dépotoir afin de ramasser du riz avarié déposé par une société de la place. Il s’agit là d’un indicateur qui montre le niveau de pauvreté de certains togolais.
Au-delà de ces dispositions qui ne profitent qu’à une frange moins importante des travailleurs, M. Faure Gnassingbé devrait aller plus loin. Le président devrait prendre des mesures fortes en menant une lutte acharnée contre la vie chère, en instruisant les commis de l’État à plafonner et faire le suivi des prix des denrées alimentaires de nécessité.
Il est vivement attendu du président de la République les instructions fermes pour la réduction significative des prix des produits pétroliers suivant la fluctuation mondiale du prix du Baril…
Aussi, faudrait-il revoir le prix du Kilowatt heure une fois de bon pour les ménages oscillant entre 0 et 100 kilowatts mensuels. La préoccupation de l’être humain étant de se nourrir, se déplacer et disposer de l’électricité pour ses activités et autres besoins.
Si les dirigeants se sont récemment réjouis du recul de la pauvreté monétaire au Togo, nous estimons que ces points engrangés n’ont aucun effet sur le panier de la ménagère. En effet, d’après les enquêtes harmonisées sur les conditions de vie des ménages de 2018-2021, il ressort une réduction sensible de la pauvreté non monétaire au Togo. Environ 28,9% des ménages étaient non monétairement pauvres en 2021, contre 37,1% en 2018, soit une baisse de 8,2 points de pourcentage.
Avec aucune prétention de remettre en cause les résultats d’une institution telle que l’INSEED, il faudrait être au contact quotidien des gens pour comprendre leur vécu.
Le dernier chantier sur lequel le chef de l’État devrait mettre ses bottes et son casque, c’est la corruption. Elle doit être combattue comme une épidémie, car créant un manque à gagner énorme pour les caisses de l’État.
Vivement que des mesures pérennes et fortes soient prises en début d’année 2025 dans l’intérêt de tous les togolais afin de renforcer le tissu social au bord de la rupture à cause des disparités sociales observées ici et là.
