Le Niger, le Burkina Faso et le Mali, trois pays sahéliens gouvernés par des juntes militaires, franchissent une nouvelle étape dans leur coopération en annonçant la création d’une force unifiée de 5 000 soldats. Cette initiative vise à lutter efficacement contre les groupes jihadistes qui sévissent dans la région depuis plus d’une décennie.
Le général Salifou Mody, ministre nigérien de la Défense, a déclaré : « Dans cet espace commun, nos forces pourront désormais intervenir ensemble. Cette force unifiée, qui est pratiquement prête, a un effectif de 5 000 hommes. Elle aura non seulement son personnel, mais ses moyens aériens, ses moyens terrestres, ses moyens de renseignement et, bien sûr, son système de coordination. »
Ces pays, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), font face aux mêmes défis sécuritaires et partagent un territoire sahélien vaste et enclavé de 2,8 millions de kilomètres carrés. L’AES, formée en 2024 après une série de coups d’État entre 2020 et 2023, a décidé de mutualiser ses efforts pour répondre à une menace commune. « Nous faisons face aux mêmes types de menaces, notamment cette menace de groupes criminels. Il fallait mutualiser nos efforts. C’est nouveau, c’est original et c’est sécurisant pour notre espace et pour nos populations », a ajouté le général Mody.
Dans ce contexte, l’AES a également annoncé son retrait de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une organisation jugée inefficace face aux défis sécuritaires et accusées d’être influencée par la France. Ce départ sera effectif le 29 janvier 2025. L’Alliance privilégie désormais des partenariats avec d’autres acteurs internationaux, particulièrement la Russie, marquant une rupture avec l’ancienne puissance coloniale.
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