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Niger : vers une transition taillée pour la refondation du pays

Depuis le 15 février 2025, les Assises Nationales du Niger se penchent sur l’avenir politique du pays. Le 19 février dernier, les différentes commissions ont restitué leurs travaux, avec un enjeu majeur au centre des discussions : la durée de la transition. Si certaines propositions tablent sur 5 ans renouvelables, d’autres prônent une période allant jusqu’à 10 ans, justifiée par l’ampleur des réformes à mener et la situation sécuritaire encore fragile.

La sous-commission N°2 s’aligne sur un mandat transitoire de 5 ans renouvelable, suivant la dynamique de l’Alliance des États du Sahel (AES), afin de consolider les institutions et relever les défis sécuritaires et économiques. Pour renforcer ce processus, la sous-commission N°5 suggère la mise en place d’un Conseil constitutionnel de Transition, d’un Conseil Consultatif National et d’un Observatoire des Droits Humains. Une mesure symbolique marquante serait d’officialiser le titre de président de la République pour le chef du CNSP, accompagné d’une prestation de serment.

À l’opposé, la sous-commission N°4 milite pour une transition plus longue, pouvant aller jusqu’à 10 ans, avec trois arguments clés : la persistance des tensions sécuritaires, l’exigence de réformes profondes dictées par les Assises et la nécessité d’une harmonisation politique à l’échelle régionale.

Mais au-delà du calendrier, ces discussions visent une refonte totale du système politique nigérien. Parmi les réformes envisagées : la dissolution des partis politiques actuels au profit d’un multipartisme plus structuré, l’instauration d’un régime présidentiel consolidé, une révision du Code électoral avec l’introduction du vote biométrique, ainsi qu’une réduction du nombre de députés et de ministères pour une gestion plus efficace.

Autre mesure phare, le financement des élections serait exclusivement pris en charge par l’État, avec un contrôle strict des fonds attribués aux formations politiques. De plus, l’interdiction des fondations des premières dames apparaît comme un moyen de limiter les dérives et les détournements de fonds publics.

Pour garantir l’efficacité de la transition, plusieurs organes stratégiques sont proposés : un Conseil d’Orientation Stratégique sous la présidence du chef du CNSP, un Comité de Pilotage dirigé par le Premier ministre, un Parlement de la Refondation pour élaborer les nouvelles réformes constitutionnelles, une Chambre Constitutionnelle intégrée à la Cour d’État et un Observatoire des Médias pour veiller à la liberté de la presse et lutter contre la désinformation.

Quelle que soit la durée retenue, cette transition devra relever des défis majeurs. La priorité absolue reste la sécurisation du pays, alors que les attaques terroristes et les tensions communautaires persistent. Sur le plan politique, une nouvelle Constitution et un cadre électoral plus équilibré devront voir le jour pour garantir une gouvernance crédible et stable.

Enfin, le volet économique sera déterminant pour assurer une sortie de crise durable. Avec un contexte marqué par des difficultés financières, la transition devra mettre en place des stratégies efficaces pour stimuler la croissance, créer des emplois et améliorer le quotidien des Nigériens. Une gestion rigoureuse des ressources et une lutte sans concession contre la corruption seront essentielles pour atteindre ces objectifs.

L’ultime étape attendue reste l’adoption officielle de la Charte de la Refondation, qui marquera le début d’un nouveau chapitre pour le Niger.

Delali AYITE

Delali AYITE, est Journaliste Reporter à la Rédaction de Togomedia24.com

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