Côte-d’Ivoire : Gbagbo appelle à un dialogue politique sincère

Ce 11 avril, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a lancé un appel solennel à l’ouverture d’un dialogue politique inclusif entre les forces de l’opposition, la société civile et le pouvoir en place. Une initiative qui intervient alors que son parti, le PPA-CI, a annoncé la suspension de son représentant au sein de la Commission électorale indépendante (CEI), pour cause, un manque de transparence dans le processus électoral.
Dans un communiqué, le fondateur du PPA-CI a exprimé ses inquiétudes face à ce qu’il qualifie de dysfonctionnement profond de l’institution chargée d’organiser les élections en Côte d’Ivoire.
« Depuis plusieurs mois, j’observe avec gravité le fonctionnement de la Commission électorale indépendante. J’observe, je réfléchis, j’analyse. Mais aujourd’hui, je me dois de décider. La CEI n’est plus ce qu’elle prétend être. Elle est devenue l’instrument docile d’un pouvoir qui refuse l’alternance, qui refuse la transparence, qui refuse l’inclusion », a-t-il déclaré pour justifier le retrait de son représentant « jusqu’à nouvel ordre ».
Par cet acte fort, l’ancien chef d’État entend tirer la sonnette d’alarme et créer les conditions d’un vrai débat sur les règles du jeu électoral, à quelques mois d’une présidentielle. Il insiste sur la nécessité d’un cadre de concertation pour rétablir la confiance entre les acteurs politiques et garantir un scrutin apaisé : « La Côte d’Ivoire a besoin d’un dialogue politique sincère pour garantir des élections crédibles, inclusives et apaisées », affirme-t-il avec gravité.
Selon lui, la Commission actuelle « ne rassure plus » et « est discréditée ». Il estime que « le peuple ivoirien mérite de pouvoir choisir librement ses dirigeants » et que seule une discussion franche et ouverte pourra sortir le pays de l’impasse actuelle.
Ce nouveau positionnement de Laurent Gbagbo prend également une dimension personnelle, puisque son nom ne figure toujours pas sur la liste électorale en raison de sa condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire du braquage de la BCEAO. Une situation qui, pour l’instant, compromet sa participation à la prochaine présidentielle