Le Togo a un nouveau président. À 85 ans, Jean-Lucien Savi de Tové a été élu ce samedi 3 mai 2025 par les députés et sénateurs réunis en congrès. C’est une grande première dans l’histoire du pays : il devient le premier président d’origine éwé, dans un contexte politique nouveau. En effet, la Constitution a changé. Le président n’est plus élu par le peuple, mais par le Parlement, et ses pouvoirs sont désormais limités. Il n’a presque plus de rôle exécutif, mais il reste une figure importante pour l’unité nationale.
Jean-Lucien Savi de Tové n’est pas un inconnu. Né en 1939 à Lomé, il a étudié à Paris, à la Sorbonne, et il a passé sa vie à servir son pays. Il a été haut fonctionnaire, ministre, acteur de la société civile, et a toujours défendu le dialogue plutôt que la confrontation. Dans les années 1970, il a été emprisonné sous le régime d’Eyadéma. Cette épreuve a renforcé sa volonté de lutter pour la démocratie. Plus tard, il a participé à la Conférence nationale de 1991, moment clé pour le Togo, où il a appelé à plus de justice et de réconciliation.
En 1993, l’opposition l’avait choisi pour remplacer le Premier ministre Joseph Kokou Koffigoh, mais il n’avait pas pu exercer ce rôle. Malgré tout, il a continué son engagement politique en fondant plusieurs partis, toujours avec le même objectif : construire un Togo uni et en paix. Sa désignation comme président par le parti majoritaire, l’Union pour la République, est un geste fort. Cela montre que même dans un système très verrouillé, la sagesse, l’expérience et le respect peuvent encore compter.
Au-delà de la politique, Savi de Tové s’est aussi engagé dans le sport et la culture. Il a été secrétaire général du Comité National Olympique du Togo, où il a défendu les valeurs d’éducation et de citoyenneté. Aujourd’hui, son élection est vue par beaucoup comme un symbole d’apaisement. Il devient un président moral, un homme de consensus dans un pays en quête de stabilité.
