Alors que le Togo entre dans une nouvelle ère institutionnelle avec l’avènement de la 5ᵉ République, une mesure économique vient ternir l’élan espéré. Il s’agit de l’augmentation du prix de l’électricité. Annoncée dans un climat déjà tendu par les difficultés économiques, cette hausse suscite des interrogations et ravive les inquiétudes d’une population déjà éprouvée par la cherté de la vie.
Dans les foyers, cette décision est perçue comme un coup dur. Beaucoup peinent à comprendre pourquoi une telle mesure intervient à un moment où les Togolais, pour la plupart, se battent au quotidien pour joindre les deux bouts. Le ressenti populaire est d’autant plus vif que l’électricité, bien plus qu’un simple service, est aujourd’hui un besoin vital pour les ménages comme pour les petites activités économiques.
Ce débat tarifaire survient dans le sillage d’une réforme politique majeure, avec le nouveau statut accordé à Faure Gnassingbé dans le cadre de la 5ᵉ République. Si certains y voient une opportunité pour impulser un nouveau souffle à la gouvernance et renforcer les institutions, d’autres, plus prudents, doutent qu’un changement de régime constitutionnel suffise à transformer concrètement les réalités sociales. Pour eux, espérer un mieux-être immédiat en misant sur une évolution politique reste une illusion tant les priorités économiques semblent peu alignées avec les urgences du quotidien.
L’augmentation du coût de l’électricité agit dès lors comme un révélateur des attentes déçues et des espoirs suspendus. Elle met en lumière un contraste grandissant entre les discours officiels porteurs de réforme et les réalités vécues sur le terrain. Dans un contexte où la population espérait un apaisement économique à la faveur du changement politique, la décision apparaît à contretemps, et risque d’éroder la confiance en un avenir meilleur promis par la nouvelle République.
Cette situation appelle à une lecture plus fine des signaux sociaux. Car au-delà des chiffres et des calculs économiques, ce sont des vies concrètes qui sont impactées. La stabilité du pays, sa cohésion et même la crédibilité de ses institutions dépendent en grande partie de la capacité du pouvoir à entendre ces voix et à répondre, avec lucidité et empathie, aux besoins fondamentaux de son peuple.
