Les évêques catholiques du Togo ont fait part de leur préoccupation face à l’évolution récente du climat politique dans le pays. Dans une déclaration rendue publique ce lundi, ils expriment leur désapprobation concernant l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution adoptée le 6 mai 2024.
Déjà en mars 2024, ils avaient exhorté le président de la République à pas promulguer cette loi.
« Nous avons appelé, avec responsabilité et dans un esprit de paix, le chef de l’État à surseoir à la promulgation », ont-ils rappelé. Mais leur appel n’a pas été entendu.
Pour les évêques, ce changement a eu lieu dans un climat tendu, avec de la peur, de la frustration et des conditions de vie difficiles. Ils estiment que le peuple togolais n’a pas été écouté, et que cela crée un malaise profond :« Le silence imposé, la peur entretenue, le mépris de la voix du peuple sont autant de signaux alarmants », écrivent-ils.
Ils lancent un avertissement : « Le pays court un risque en couvant les frustrations ; car une Nation ne se bâtit pas durablement sur le silence imposé, sur la peur suscitée et entretenue, sur le mépris de la voix de son Peuple… Les peurs, les frustrations tuent, se muent en actes désespérés et les colères muettes deviennent des déflagrations imprévisibles. »
Pour éviter que la situation ne s’aggrave, ils demandent aux autorités d’engager un vrai dialogue, honnête et ouvert à tous: « Qu’un processus d’apaisement soit engagé avec discernement à travers la tenue d’un véritable dialogue, franc, sincère, inclusif et constructif », insistent-ils.
Ils saluent le courage du peuple togolais, mais rappellent que la paix ne peut exister sans justice ni vérité. Enfin, ils appellent les fidèles à prier pour la paix, la justice et le respect des droits. Une neuvaine est prévue du 30 mai au 7 juin 2025, en préparation de la Pentecôte.
