Mali : Washington et Rome exhortent leurs ressortissants à quitter le territoire

La situation au Mali suscite une inquiétude grandissante sur la scène internationale. Les gouvernements des États-Unis et de l’Italie ont, coup sur coup, recommandé à leurs ressortissants de quitter sans délai le pays, en raison d’un contexte marqué par une grave pénurie de carburant et une insécurité jugée incontrôlable.
Dans un communiqué diffusé le mardi 28 octobre 2025, l’ambassade américaine à Bamako a invité les citoyens des États-Unis à évacuer immédiatement le territoire par voie aérienne. Elle précise que l’assistance consulaire restera désormais limitée à la capitale malienne, signe d’un resserrement du dispositif diplomatique face à la détérioration des conditions locales.
Le lendemain, le ministère italien des Affaires étrangères a relayé une alerte similaire, appelant les ressortissants italiens à quitter le Mali dans les plus brefs délais. Environ soixante-dix d’entre eux, principalement établis à Bamako, seraient concernés par cette mesure préventive. Les autorités italiennes mettent en avant les répercussions directes de la crise énergétique sur la sécurité et les déplacements.
Depuis le début de septembre, la situation logistique du pays s’est considérablement aggravée. Le groupe armé Jama’at Nusrat al-islam wal-Muslimin (JNIM) aurait imposé un blocus sur les importations d’hydrocarbures, multipliant les attaques contre les convois de camions-citernes, provoquant une asphyxie du réseau d’approvisionnement.
Face à cette paralysie, le gouvernement malien a décrété, à compter du 27 octobre, la fermeture temporaire des établissements scolaires et universitaires pour une période de deux semaines, évoquant des difficultés majeures de déplacement et une irrégularité alarmante dans les livraisons de carburant.
Les États-Unis maintiennent pour leur part leur niveau d’alerte maximal (« Do Not Travel ») pour le Mali, déconseillant tout déplacement terrestre, y compris vers les pays voisins, en raison du risque élevé d’embuscades sur les grands axes routiers.
Sur le plan diplomatique, cette convergence de vues entre Washington et Rome illustre une préoccupation partagée quant à la dégradation rapide de la situation dans le pays sahélien. Pour les observateurs, il s’agit là d’un signal fort d’une communauté internationale désormais unanime à considérer le Mali comme un foyer d’instabilité majeur en Afrique de l’Ouest.




