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Libre Opinion / Créer de la richesse pour tous les Togolais : un impératif incontournable

S’il est une chose qu’il faut souligner d’entrée de jeu, c’est bien le fait que notre cher pays regorge de nombreuses ressources. Et en parlant de ressources, je pense premièrement au capital humain. Car sans le capital humain et le génie créateur qui y est intrinsèquement lié, les autres ressources ou richesses naturelles ne sauraient être mises en valeur. Pour preuve, il y a des pays qui n’en ont pratiquement pas, mais qui ont quand-même réussi, grâce au dynamisme de leurs populations à créer un environnement économique florissant. Il y a également d’autres pays qui, confrontés à des défis et catastrophes naturels énormes, ont pourtant réussi à circonscrire ces difficultés et à bâtir des économies fortes.

S’agissant du potentiel de nos concitoyens et surtout de la jeunesse togolaise, j’affirmerai sans l’ombre d’un doute, qu’il est à la fois inexploité et illimité. Et je vais ici partager quelque peu les raisons qui justifient cette conviction profonde que j’ai en la capacité du Togolais à relever les défis économiques actuels et même futurs auxquels notre pays est et sera confronté.

Ma foi en un avenir économique extraordinaire pour notre pays repose sur trois privilèges que j’ai eus au cours de mon parcours aussi bien au Togo qu’à l’étranger. J’en avais déjà parlé dans le premier numéro du magazine ENSEMBLE, Faisons briller le Togo comme l’or de l’humanité, consacré à la Réconciliation. Mais, je vais le répéter ici.

Mon premier privilège, c’est le fait d’avoir découvert très jeune différentes régions du Togo. En effet, des cinq régions du Togo, il n’y a que la Région des Savanes que je n’ai pas encore eu le privilège de visiter.

Mon deuxième privilège, c’est le fait d’avoir passé quatre années au Sénégal, une période très enrichissante au cours de laquelle j’ai côtoyé d’autres frères africains originaires d’au moins une dizaine de pays.

Mon troisième privilège, c’est mon parcours international en dehors du continent africain, notamment au Canada, ce qui m’a permis d’étudier et de travailler avec des personnes issues de tous les continents. Et de cette diversité d’individus, il y en a que j’ai eu le grand plaisir de former.

C’est en effet, la variété et la richesse de ces expériences qui me permettent d’affirmer davantage aujourd’hui plus que jamais ma fierté d’être Togolais. C’est aussi ce qui me permet de déclarer sans aucun doute de me tromper et surtout sans retenue que le génie créateur du Togolais et son potentiel n’ont rien à envier à ceux des autres peuples.

Vous me demanderiez probablement : alors qu’est-ce qui justifie que notre pays et son économie soient à la traîne ? Et vous auriez parfaitement raison si une telle interrogation vous venait à l’esprit. Pour lever cette équivoque, je dirai que le retard, voire le fiasco économique, que connait notre pays est dû à plusieurs facteurs.

  • En premier lieu, il faut souligner le manque d’une réelle vision, à la fois ambitieuse et fédératrice, permettant de créer la synergie nécessaire pour enrichir le Togo de ses talents.
  • En deuxième lieu, il faut relever le manque d’une politique sérieuse et rigoureuse en matière d’éducation et de formation pour préparer le jeune togolais dès le bas-âge à faire valoir plus adéquatement ses talents au bénéfice de sa communauté, de son pays et de son continent.
  • En troisième lieu, il faut dénoncer le manque de discipline et de rigueur dans la gestion de la chose publique qui au fil des années est devenu la norme plutôt qu’une exception passagère.
  • En quatrième lieu, il faut attirer l’attention sur la culture de la facilité, de l’arbitraire et de l’impunité qui gangrène la société togolaise presqu’à tous les niveaux.
  • En cinquième lieu, il faut pointer du doigt la lutte politique qui perdure depuis plusieurs décennies et qui se mue en crises intermittentes. Elle a pour conséquence l’instauration d’un climat d’instabilité et la paralysie de toute initiative sérieuse pouvant permettre de consacrer des efforts substantiels au développement économique et social.
  • En sixième lieu, il est à noter que les retombées des ressources naturelles exploitées ne sont pas véritablement réinvesties dans le pays pour assurer le bien-être des populations et aussi pour développer notre économie.
  • En septième lieu, il faut relever la gestion financière maladroite qui consiste à recourir de plus en plus à des emprunts auprès des banques locales et étrangères ou sur les marchés financiers au lieu de miser sur une politique d’autonomie financière.

Voilà quelques-uns des facteurs qui pourraient expliquer pourquoi notre pays est aujourd’hui à la traîne sur le plan économique, malgré l’énorme potentiel des talents et des ressources dont il regorge. En dépit des chiffres de croissance ronflants cités ça et là, notre patrie, longtemps sous perfusion étrangère, beigne aujourd’hui dans une situation de fiasco multidimensionnel qui nécessite une transformation profonde. Et pour le sortir de ce chaos économique qui n’a que trop duré, il est nécessaire de repenser un nouveau système crédible et fiable qui permettra de créer de la richesse pour tous les Togo. Car, il s’agit là, d’un impératif incontournable.

Quels grands axes pour enrichir le Togo de ses talents et ressources ?

Tel que mentionné dans l’article précédent, Créer de la Richesse pour tous les Togolais : Un impératif incontournable, notre pays regorge de talents et de ressources importants. Mais, l’une des choses à souligner c’est que les talents et les ressources pour être réellement utiles doivent être respectivement exprimés et mises en valeur. La question qui découle d’une telle affirmation est naturellement la suivante. Comment exprimer et valoriser ces richesses potentielles ? En effet, il s’agit bien de potentialités énormes qui pourraient enrichir notre pays si on s’y prend de la bonne façon.

Au-delà de l’agriculture, des extractions minières et du commerce qui tiennent et continueront de tenir une place prépondérante dans notre économie, il est important de souligner que l’éventail des activités génératrices de revenus doit s’élargir pour intégrer d’autres secteurs porteurs. L’ambition qui nous aidera à faire décoller aujourd’hui le Togo de demain doit nous pousser à adopter une vision beaucoup plus grande et plus audacieuse que celle que notre pays a connue depuis son indépendance. Ainsi, l’idéal de faire briller le Togo comme l’or de l’humanité doit nous pousser à voir grand et loin. Cela permettra à notre pays de se positionner réellement comme un modèle économique enviable, non seulement dans la sous-région ouest-africaine, mais aussi partout ailleurs dans le monde.

Pour ce faire, le Togo doit se donner les moyens nécessaires pour non seulement créer, mais créer abondamment. Jusque-là, nous ne faisons que consommer. C’est une autre façon dire que la majeure partie de ce que nous consommons comme biens et marchandises sont conçus et produits à l’extérieur de nos frontières. La situation est si alarmante que même les produits purement togolais, qui pour certains sont de meilleure qualité que ceux venus de l’étranger, ne reçoivent même pas l’attention qu’ils méritent. Sous d’autres cieux, ce sont les produits locaux qui sont très prisés et protégés contre ceux en provenance de l’étranger. Chez nous, c’est tristement le contraire. Malheureusement, tout porte à croire que ce mépris s’étend également aux personnes. Le récent Forum économique Togo-UE est une autre preuve très éloquente à ce sujet. En effet, aucun Togolais n’a été jugé digne de participer au panel dit de haut niveau. Ce qui porte à croire que pour le citoyen lambda et surtout pour les dirigeants actuels de notre pays, tout ce qui est bon ne peut ou ne doit venir que de l’extérieur.

Revenant au sujet qui nous préoccupe, à savoir les grands axes économiques. Dans le tout premier numéro du magazine ENSEMBLE, Faisons briller le Togo comme l’or de l’humanité, qui traite de la Réconciliation du Togo avec lui-même, nous avions ouvert une parenthèse en partageant quelque peu la vision économique dont il est question dans cette édition.

En effet, dans l’article intitulé Qui seront les premiers bénéficiaires de l’alternance politique au Togo ?,  il est énoncé la possibilité de concevoir, de fabriquer et d’entretenir des avions modernes de dernière génération dans la Région de la Kara. Cela sera possible en mettant à profit le potentiel des villes telles que Niamtougou, Kara et Bassar.

L’industrie aéronautique fera partie de la grappe d’industries lourdes dont le Togo aura besoin pour se tailler une place dominante sur le marché international.

Cela étant dit, les sept axes économiques s’énumèrent comme suit :

  • Axe 1 : Agriculture, Élevage et Pêche ;
  • Axe 2 : Commerce, Transport et Tourisme ;
  • Axe 3 : Extractions minières, Industries légères et lourdes ;
  • Axe 4 : Économies Numérique et du Savoir ;
  • Axe 5 : Douanes, Fisc et Services Financiers ;
  • Axe 6 : Entreprenariat, Innovation, Recherche et Développement ;
  • Axe 7 : Productions Artistiques et Artisanales.

De ces secteurs, il y en a plusieurs qui sont déjà bien connus et d’autres le sont moins. Ainsi, dans le plan économique détaillé qui sera diffusé ultérieurement, nous nous attarderons sur chaque secteur pour en donner des précisions.

Quelle vision économique pour développer les régions du Togo ?

Le constat est amer : les cinq régions du Togo ont été délaissées et livrées à elles-mêmes depuis plusieurs décennies. Peut-on réellement les qualifier de régions économiques ? Si oui, quelles activités génératrices de revenus, quelles entreprises ou bien quelles industries existent concrètement dans les zones régionales à part Lomé, la capitale pour soutenir une telle thèse ?

En regardant de plus près, il s’agit en réalité de zones administratives qui sont considérées par exagération de régions économiques. Et en y pensant, l’activité administrative dans les villes secondaires du Togo ne garantit pas une retombée substantielle en termes financiers, étant donné que les salaires sont très bas.

Qui plus est, la récente politique de décentralisation qui consacre un émiettement en communes tous azimuts n’est pas de nature à favoriser un développement économique à court, moyen et long termes. Le comble, c’est que tout cela arrive au moment où le gouvernement togolais semble promouvoir d’une part la zone de libre-échange (ZLEC) initiée par l’Union Africaine et sollicite d’autre part l’aide de l’Union Européenne pour soutenir la réalisation de son Plan National de Développement (PND).  C’est comme si d’un côté les dirigeants actuels du Togo croient en l’importance et la force qui résultent des blocs économiques à l’extérieur, mais adopte exactement l’approche contraire à l’intérieur de notre pays.

Il s’agit certainement là d’un paradoxe qui, à moins d’être corrigé à court terme, risque d’avoir des conséquences désastreuses sur l’ensemble des régions du Togo. Certes, il est impérieux et important de décentraliser, mais pas n’importe comment et à n’importe quel prix.

Ayant dressé ce constat nécessaire, il est temps de revenir à notre question de départ : l’objet de cet article. Quelle vision économique nous permettrait d’amorcer le développement de nos régions ?

Avant de s’attaquer à cette question proprement dite, il faut rappeler que l’idéal, Ensemble, faisons briller le Togo comme l’or de l’humanité, pour se concrétiser aura besoin d’une dimension économique forte. Pour ce faire, notre économie doit passer de celle de consommation et d’importation à une économie de production et d’exportation. En plus, tout en dynamisant les secteurs traditionnels tels que l’agriculture, il est impérieux d’élargir notre économie pour embrasser de nouveaux secteurs porteurs comme ceux du numérique et du savoir ainsi que ceux des industries lourdes.

Cela étant, parlons de vision économique. Elle s’énonce comme suit :

Instaurer une économie diversifiée, pleinement intégrée et adaptée qui exploite et met en valeur les talents, les ressources et le potentiel togolais pour enrichir toutes les populations togolaises sans distinction aucune, tout en préservant leur bien-être et leur environnement.

En ce qui nous concerne, il s’agit d’une vision qui doit permettre au Togo de briller comme l’or de l’humanité. Pour ce faire, au lieu d’avoir une seule région comme poumon de l’économie nationale comme c’est le cas aujourd’hui avec la région maritime, il faudra plutôt consacrer une vision beaucoup plus ambitieuse et pragmatique qui intègre toutes les zones économiques du Togo. Ainsi, chaque région aura son plan économique spécifique pour la mettre en valeur. Il est vrai que d’une région à l’autre, on retrouve des secteurs d’activités similaires, notamment l’agriculture. Cependant, même en matière agricole, les produits et les spécialités varient d’une région à l’autre. Cela étant dit, la vision économique régionale ne doit pas se limiter uniquement à renforcer les activités lucratives existantes dans ces zones géographiques. Tel que mentionné un peu plus tôt, elle doit être plutôt assez audacieuse pour inclure de nouveaux secteurs.

Cette approche renforcera à moyen et long termes l’idée de décentralisation qui pour l’heure semble être beaucoup plus axée sur un découpage purement administratif au lieu de prendre en compte le potentiel économique de nos diverses localités.

Concrètement parlant, chaque région deviendra la capitale d’un ou de plusieurs secteurs économiques, comme suit :

  • Région Maritime : Capitale de l’Innovation, des Transports et du Naval ;
  • Région Centrale : Capitale du Commerce, des Sports et de l’Automobile ;
  • Région de la Kara : Capitale de l’Agro-alimentaire, de la Recherche et de l’Aéronautique ;
  • Région des Plateaux : Capitale du Textile, du Numérique et du Savoir ;
  • Région des Savanes : Capitale des Arts, du Tourisme et de l’Énergie.

Tel que souligné plus haut, l’activité agricole est présente dans chacune des zones géographiques du Togo, ainsi elle ne constitue pas en soi une particularité pour une région donnée. Tout comme les grands axes économiques, le plan économique détaillé qui sera dévoilé ultérieurement offrira plus de détails et de précisions sur chaque région économique.

Que faut-il pour créer un nouveau dynamisme économique au Togo ?

Certains vous diront que le Togo a toujours joui d’un dynamisme économique, surtout ces dernières années avec des chiffres de croissance qui sont cités par les tenants du pouvoir actuel, les institutions sous régionales ou les partenaires internationaux. Cependant, l’écart entre ces chiffres et la réalité quotidienne que vivent l’écrasante majorité des populations togolaises offre un contraste étourdissant qui laisse perplexe quant au sens réel à donner à ces résultats. Ainsi dire que ces informations résultent de mesures qui ne prennent pas en compte la réalité des ménages togolais ne serait pas de l’exagération. Dès lors, notre préoccupation dans cet article, c’est de parler d’un nouveau dynamisme économique qui profite à tous les Togolais quelle que soit leur appartenance ethnique, politique, associative ou religieuse. Il s’agit d’une relance économique dont les retombées seront non seulement visibles pour tous, mais aussi bénéfiques pour tous.

Pour ce faire, il est important d’établir ou de renforcer les piliers suivants :

  1. Créer et maintenir un climat politique apaisé, sain et stable
  2. Associer véritablement la Diaspora aux efforts de développement économique
  3. Relancer et redynamiser les secteurs économiques en déclin
  4. Développer une profonde culture entrepreneuriale
  5. Repenser les programmes de soutien public à l’entreprenariat
  6. Redynamiser le secteur des finances
  7. Instaurer un cadre juridique robuste, fiable et juste

Créer et maintenir un climat politique apaisé, sain et stable

Comme dirait l’autre, l’argent n’aime pas le bruit. Or, notre pays, le Togo est en proie à une sempiternelle crise politique qui pousse souvent tant les sympathisants de l’opposition que ceux du pouvoir à descendre dans les rues. Les différents mouvements de contestation de nature politique ou parfois sociale ne font certainement pas du Togo actuel un terrain propice aux investissements. Le pouvoir actuel ne cache pas son penchant pour les investisseurs étrangers. En soi, il n’y a pas de mal à cela. Par contre, ces potentiels hommes et femmes d’affaires que le gouvernement togolais courtise sans cesse ne sont pas dupes. Ils sont souvent mieux informés que le citoyen togolais lambda sur les réalités du terrain. Pour ce faire, ils vont se fier à des agences neutres qui collectent des données et diffusent des informations plus ou moins précises et en temps réels sur la situation qui prévaut sur le terrain. En cette matière, seuls les novices en affaires pourraient se laisser convaincre par des discours élogieux ou des commentaires pompeux d’intervenants étrangers que l’on sait tous auraient mieux à faire ailleurs si leur présence à un quelconque sommet ou forum dit de haut niveau n’était pas convenablement monnayée.

Il devient alors impérieux de cesser de tourner autour du pot et de reconnaître que les conditions ne sont pas réunies sur le plan politique pour rassurer les investisseurs étrangers. Loin de considérer comme un grand succès le fait que le premier Forum économique Togo-UE se soit soldé par une longue liste de promesse, il faudrait au contraire se poser la question suivante. Pourquoi ce grand rendez-vous n’a pas suscité plutôt des engagements fermes ? En règle générale, lorsqu’un investisseur est vraiment intéressé par un projet, il saute sur l’occasion immédiatement sans se faire prier pour ne pas laisser la chance à un concurrent potentiel de lui ravir cette opportunité. Même s’il n’est pas prêt à assumer à lui seul le risque d’investir dans un projet intéressant, il s’arrangera lui-même pour inviter d’autres amis investisseurs à le faire avec lui. Par contre, lorsqu’il n’est pas intéressé, l’investisseur chevronné ne dira jamais ouvertement, ni directement non. Il déclinera l’offre de façon diplomatique et courtoise en faisant des promesses. D’une part, c’est pour ne pas décourager le promoteur du projet. D’autre part, c’est pour ne pas laisser la porte totalement fermer, car nul ne sait de quoi demain sera fait ; peut-être que le même promoteur pourrait lui présenter un autre projet beaucoup plus intéressant.

Cela étant dit, il est impérieux de prendre des dispositions nécessaires pour réellement créer un climat politique apaisé, sain et stable au Togo. Il s’agira de :

  • Garantir et protéger la démocratie et le multipartisme
  • Créer les conditions favorables à la fédération des courants politiques
  • Appliquer et garantir le principe d’alternance politique à tous les niveaux.

Associer véritablement la Diaspora aux efforts de développement

Dans le tout premier numéro du magazine ENSEMBLE, Faisons briller le Togo comme l’or de l’humanité qui était consacré à la Réconciliation du Togo avec lui-même, nous avions abordé la question du retour des membres de la Diaspora pour contribuer à bâtir notre patrie en une cité dont nous serons tous fiers. Ici, nous soulignons la pertinence de ce retour dans le cadre économique.

La Diaspora togolaise est souvent citée quant à son apport financier pour soutenir leurs familles au pays. Au-delà de cette contribution financière considérable dont le gouvernement togolais se réjouit chaque année, le potentiel des Togolais dit de l’étranger est très vaste. En effet, chaque jour que Dieu fait, il y a un compatriote quelque part à travers le monde qui contribue par son talent, son génie, son savoir-faire et son expérience à la création, à l’exploitation, à l’amélioration ou au soutien d’un système nouveau ou existant. C’est dire que la capacité de ces hommes et femmes, jeunes ou adultes constituent réellement une force motrice qui pourrait propulser le Togo vers l’émergence tant souhaitée et ce en un temps record. Il ne s’agit pas ici de minimiser les talents locaux restés au pays. Il est plutôt question de relever le fait unique que les membres de la Diaspora ont eu l’opportunité de se frotter à des personnes, des mentalités, des réalités et des technologies autres que celles disponibles dans notre pays natal. Et cette expérience enrichissante pourrait permettre de renforcer celle de ceux qui sont sur place au Togo pour créer le déclic nécessaire au décollage économique de notre pays dans les plus brefs délais. Pour preuve, nous pouvons citer en exemples les pays comme la Chine, le Sénégal ou le Rwanda. En effet, ces pays n’auraient jamais pu se hisser au niveau économique qu’ils occupent actuellement sans l’implication réelle de leurs diasporas respectives.

Ainsi au-delà des discours, des promesses ou des initiatives aux allures improvisées et opportunistes pour charmer la Diaspora togolaise, qui n’est certainement pas dupe, il faudra poser des gestes forts, sincères et convaincants. En effet, l’un des motifs de la contestation née le 19 août 2017 à l’initiative du Parti National Panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam était la reconnaissance dans les faits du vote de la Diaspora.

Force est de constater aujourd’hui, environ deux ans plus tard, que cette doléance pourtant raisonnable et légitime est restée lettre morte, malgré la volonté maintes fois exprimées par le gouvernement togolais de vouloir associer les Togolais de l’extérieur au développement socio-économique du pays. Il n’est donc pas difficile de comprendre pourquoi, la grande majorité de nos compatriotes vivant à l’étranger ne se sentent pas concernés par le Plan National de Développement (PND) encore moins ladite feuille de route de la Diaspora qui lui a été associée après coup.

En somme, mettre à profit le potentiel de la Diaspora pour faire décoller le Togo sur le plan économique est plus qu’un impératif. Pour y parvenir, il faudra :

  • Établir un climat de confiance entre les dirigeants togolais et la Diaspora
  • Faciliter le retour au bercail et leur intégration socio-professionnelle
  • Faciliter et protéger leurs investissements dans l’économie locale.

Relancer et redynamiser les secteurs économiques en déclin

L’économie togolaise est à terre. Et de deux choses l’une, soit qu’on en est conscient et qu’on le reconnaît ouvertement, ou soit qu’on en est conscient mais qu’on refuse de le reconnaître pour des motifs obscurs. Mise à part l’agriculture qui est restée à l’état plus ou moins embryonnaire, l’activité commerciale jadis florissante et fortement marquée par la vente de pagnes par nos Nana Benz est aujourd’hui méconnaissable. L’incendie criminel des marchés de Lomé et de Kara dont le mystère reste intact a singulièrement et principalement contribué à dévaster ce secteur d’activité. À cela, il faut ajouter que les installations des marchés au Togo à l’instar des autres infrastructures économiques laissent à désirer.

Parallèlement à ce qui vient d’être dit, il y a la chaîne touristique au Togo dont les infrastructures hôtelières sont vétustes ou simplement inexistantes. Et pourtant, notre pays regorge d’atouts naturels semblables ou même plus attrayants que ceux que d’autres pays exploitent économiquement.

Par ailleurs, les réseaux de transports que ce soit sur le plan routier, maritime, ferroviaire ou aérien, ne sont pas adéquats pour profiter du positionnement géostratégique de notre pays. Considérant que la toiture de la nouvelle aérogare de l’Aéroport International Gnassingbé Eyadéma laisse passer facilement l’eau de pluie au point d’incommoder les passagers, elle mérite d’être désormais rajoutée à la longue liste d’infrastructures onéreuses mais bâclées que compte notre pays.

Dans le but de créer un nouveau dynamisme économique, il sera primordial de prendre des mesures idoines pour :

  • Relancer le secteur agricole et commercial
  • Redynamiser la chaîne touristique
  • Créer un réseau de transports multimodal fiable.

Développer une profonde culture entrepreneuriale

Favoriser la création d’entreprises notamment par les jeunes est une bonne chose, mais développer une culture entrepreneuriale à grande échelle, c’est encore mieux. Une telle initiative passe évidemment par l’éducation. Il s’agit essentiellement de transformer profondément nos programmes d’éducation pour intégrer de façon prépondérante le côté pratique de l’apprentissage. Nous avions déjà abordé le sujet dans le deuxième numéro du magazine ENSEMBLE, Faisons briller le Togo comme l’or de l’humanité qui parle  d’Éduquer et Former les Togolais pour la Réussite. Dans cet article, nous y revenons pour marquer l’importance d’une éducation pratico-pratique dans l’instauration d’une culture entrepreneuriale. S’il est vrai que la connaissance des notions théoriques est importante, il est d’autant plus vrai que savoir comment appliquer ces connaissances abstraites à la résolution de problèmes concrets est d’une importance primordiale.

Sans nécessairement reposer ici le diagnostic de notre système éducatif actuel,  nous devons quand même souligner que créer une entreprise requiert au-delà de la théorie l’application de principes multidisciplinaires. À ce point-ci, il serait bien de définir le rôle d’un entrepreneur. Autrement dit, qu’est-ce qu’un entrepreneur ?

Un entrepreneur, c’est quelqu’un qui propose des solutions spécifiques ou de nouvelles façons de faire dans le but d’améliorer ou de faciliter le quotidien d’autres individus en contrepartie d’un gain financier. De cette définition fondamentale, nous pouvons déduire l’importance d’inclure la résolution des problèmes, l’amélioration de processus et la gestion de projets comme disciplines dans nos programmes d’éducation à tous les niveaux d’enseignement. Cela étant, voici les mesures à prendre pour développer une profonde culture entrepreneuriale au Togo :

  • Mettre l’accent sur les programmes de formations pratiques
  • Créer une école dédiée à l’entreprenariat dans chaque région
  • Célébrer et accompagner les entreprises en démarrage.

Repenser les programmes de soutien à l’entreprenariat

Tout comme dans plusieurs secteurs et sur plusieurs plans, il serait injuste et inexact d’affirmer que le gouvernement togolais ne fait rien. Il y a d’énormes efforts qui sont faits et des milliards qui sont consacrés à la promotion et au soutien de l’entreprenariat. La question donc n’est pas de se demander ce que fait le pouvoir en place en matière de création d’entreprise. La question pertinente est plutôt la suivante. Est-ce que les initiatives gouvernementales pour promouvoir l’entreprenariat au Togo offrent des résultats tangibles à la hauteur des efforts et surtout des fonds engloutis ?

C’est de là que découle la nécessiter de repenser l’aide de l’État togolais aux entrepreneurs. Au-delà des programmes de financement déjà existants qu’il faut absolument réévaluer pour en déterminer la pertinence et surtout l’efficacité, il faut également :

  • Offrir des incitatifs fiscaux pour les entreprises en démarrage
  • Créer un fonds de garantie pour le financement des entrepreneurs
  • Instaurer une structure d’accompagnement stratégique, commercial et technique.

Redynamiser le secteur de la finance

La récente grève des syndicats des banques et des assurances au Togo illustre bien le fait que ce secteur n’est pas du tout épargné par le laxisme qui caractérise la gestion dans notre pays. La plupart des banques publiques d’hier sont aujourd’hui privatisée. Que les institutions financières soient majoritairement aux mains des intérêts privés ne représente pas un problème en soi. Par contre que la plupart des banques et des compagnies d’assurances privées que compte notre pays soient tenues et contrôlées principalement par des intérêts étrangers posent un sérieux problème. Le comble, c’est quand on considère que certains expatriés du secteur financier poussent l’outrecuidance de non seulement violer nos lois en matière d’immigration, mais aussi osent piétiner nos frères et sœurs togolais comme des moins que rien et que face à tout cela les autorités togolaises semblent accommoder ces étrangers indélicats.

Nous pensons pour notre part qu’il faut rester ouvert à accueillir les investisseurs étrangers au Togo et en aussi grand nombre que nous pourrons gérer. Cependant, laisser le champ libre à des expatriés, qui qu’ils soient, de créer et d’entretenir un contexte de servitude physique, morale ou financière sur le territoire togolais est une absurdité inacceptable. Si les rôles étaient inversés, ces hôtes incivils et leurs dirigeants n’auraient jamais toléré que des Togolais aillent commettre de tels actes dans leur pays. Alors, pourquoi le gouvernement togolais tolère-t-il ce genre de choses ?

D’une part, il est impérieux de revoir le secteur financier dans notre pays de fond en comble pour limiter le pouvoir et la latitude excessifs que l’État togolais accorde actuellement aux investisseurs étrangers, afin de limiter leurs dérapages.

D’autre part, il s’impose la nécessité d’adopter une stratégie gagnante qui met effectivement les banques et les compagnies d’assurances opérant sur notre territoire au service des citoyens togolais et du développement économique du Togo et non le contraire, comme c’est le cas actuellement. Il s’agira donc de :

  • Renforcer les systèmes bancaires et actuaires
  • Créer un climat favorable aux investissements
  • Promouvoir le socio-financement.

Instaurer un cadre juridique robuste, fiable et juste

Au Togo, au lieu d’être le dernier recours pour le plus faible, on dirait que le système judiciaire a complètement perdu le Nord et s’est travesti en un instrument de persécution contre d’honnêtes citoyens. Au lieu d’être le siège du droit, la justice togolaise s’est transformée en sanctuaire de l’arbitraire. Cet égarement qui en rajoute au comble de l’opprobre que porte déjà notre pays n’épargne certainement pas le monde des affaires.

Un bon climat des affaires ne se limite à la capacité ou à la rapidité de créer une entreprise à grâce à un quelconque guichet unique. Un cadre juridique qui protège à la fois les investisseurs, les institutions financières, le patronat, les employés et les clients de façon impartiale et équitable constitue une pierre angulaire qui rassure et favorise le développement économique.

La prochaine édition du magazine ENSEMBLE, Faisons briller le Togo comme l’or de l’humanité portera justement sur la Priorité numéro 7 qui consiste à Rétablir la Vérité, la Justice, la Démocratie et l’État de droit au Togo. Ainsi, nous parlerons des mesures nécessaires pour doter notre pays d’un système judiciaire digne de ce nom, respectable et respecté, qui regagne la confiance aussi bien des citoyens togolais que des étrangers.

Pour l’instant, disons simplement pour parvenir à instaurer un cadre juridique propice au développement économique dans notre pays, il faudra :

  • Adopter des mesures adéquates et appropriées
  • Établir un système judiciaire rigoureux et impartial
  • Créer des mécanismes de recours et de suivi efficaces.

Qui est Kofi Sonokpon ?
Courte biographie

Homme politique indépendant et déterminé à mettre son leadership de rang mondial au service de tous les Togolais, Kofi Sonokpon s’est officiellement engagé depuis 2018 pour un vrai changement socio-politique et économique au Togo. Porteur de l’idéal ENSEMBLE, Faisons briller le Togo comme l’or de l’humanité, Kofi Sonokpon est le responsable du magazine du même nom à travers lequel il partage sa vision et ses perspectives destinées à sensibiliser et à mobiliser les Togolais au sujet des défis et enjeux actuels et futurs ainsi que des priorités nécessaires pour faire décoller le Togo. Premier candidat d’origine africaine à briguer le poste du Maire de Montréal, la deuxième métropole canadienne en 2013, Kofi Sonokpon est le Directeur de Publication d’Airline Profits, le premier magazine aéronautique consacré à l’efficacité et à la rentabilité des compagnies aériennes. Avec près de 25 ans d’expérience en aviation internationale, Kofi Sonokpon est détenteur d’un Master of Business Administration (MBA) spécialisé en transport aérien sponsorisé par l’Association internationale du transport aérien (IATA) et décerné  par le John Molson School of Business (JMSB) de l’Université Concordia. Expert aéronautique et leader d’opinion, Kofi Sonokpon est également conférencier, formateur et l’auteur de plusieurs ouvrages à propos du leadership et d’une série innovante consacrée à la gestion des compagnies aériennes au 21e siècle, à savoir Airlines for Business et Airlines for Technology. Accrédité comme délégué des médias à la 39e Assemblée Triennale de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) en 2016, Kofi Sonokpon anime la série Airline Profits Executive Interviews au cours de laquelle il discute des divers problèmes et solutions avec des dirigeants et des experts du secteur aéronautique. Au cours de sa riche carrière internationale, Kofi Sonokpon a servi plusieurs grandes entreprises en aviation en Afrique, en Europe et en Amérique dont Air Afrique et Bombardier et a contribué à la réalisation et au soutien de plusieurs programmes aéronautiques de grande envergure. 

Au plan communautaire, Kofi Sonokpon est un citoyen engagé dans la lutte au décrochage scolaire à titre de conférencier depuis 2010. À ce titre, il s’est adressé à plusieurs milliers de jeunes élèves et étudiants lors de ses conférences enflammées au sujet du leadership, de la persévérance, de l’entreprenariat et de la réussite dans la région métropolitaine de Montréal. Désigné comme modèle de persévérance dans le cadre du programme Valorisation Jeunesse Modèle Sans Frontière, une initiative du Gouvernement du Québec, Kofi Sonokpon a également reçu les remerciements de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et du Réseau Réussite Montréal pour son engagement à promouvoir l’éducation, la persévérance et la réussite scolaire. Nominé à maintes reprises pour le prix du MBA de l’année, Kofi Sonokpon a reçu plusieurs distinctions pour ses succès professionnels et son service à la communauté dont celle de Lauréat 2014 du Mois de l’Histoire des Noirs. Kofi Sonokpon est père de famille et réside actuellement à Montréal au Canada.

Redaction TM24

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