Jeudi 21 août 2025 restera une date clé dans le parcours politique de Jean-Louis Eugène Billon. L’ancien ministre du Commerce a officiellement soumis sa candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre auprès de la Commission électorale indépendante (CEI). Après vérification de son dossier, le récépissé lui a été remis par le secrétaire permanent Adjoumani Kouamé Pierre, marquant le lancement officiel de sa course vers le pouvoir.
Accompagné de plusieurs cadres du parti, dont Valérie Yapo, Jean-Louis Billon a insisté sur la portée symbolique de son geste. « C’est l’aboutissement d’une longue réflexion et d’une ambition pour la Côte d’Ivoire. Il est temps que le pays soit dirigé par ceux qui sont nés après l’indépendance », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’un souffle nouveau au sommet de l’État.
Derrière cette initiative se cache un enjeu stratégique pour le PDCI-RDA. Alors que la majorité des militants et cadres appuient le président du parti, Tidjane Thiam, celui-ci reste pour l’instant absent de la course. Jean-Louis Billon se positionne comme une alternative crédible, prêt à intervenir si la participation de Thiam venait à être compromise.
Le parti se retrouve ainsi face à un dilemme délicat : soit soutenir Thiam et courir le risque d’une exclusion tardive, soit miser sur Billon, dont la candidature est immédiatement recevable, mais qui pourrait diviser les partisans. Certains analystes voient dans cette démarche un pari audacieux, celui d’un homme qui anticipe et tente de s’imposer comme plan B, au risque de raviver des tensions entre les partisans des deux leaders.
Au-delà des enjeux internes, la candidature de Billon interroge sur la capacité du pays à opérer un renouvellement générationnel. Son message trouve un écho particulier auprès des jeunes, fatigués par la longévité de la classe politique post-indépendance. Transformer cette aspiration en un projet concret et rassembleur reste toutefois un défi de taille, car une élection se gagne autant sur la cohérence d’un programme que sur l’art de fédérer les soutiens.
Pour ses partisans, Jean-Louis Billon incarne un leadership anticipatif, capable de protéger le parti face aux incertitudes. Pour ses détracteurs, sa démarche est un calcul politique risqué, susceptible de fragiliser l’unité du PDCI-RDA.
Quoi qu’il en soit, en déposant sa candidature dès maintenant, Billon ne se contente pas de briguer la présidence ; il lance également une bataille pour l’avenir du parti et pour la redéfinition du leadership politique ivoirien.
