Ghana : la présidente de la cour suprême destituée

Le système judiciaire ghanéen devrait fonctionner sans l’une de ses pièces maîtresses. Gertrude Araba Esaaba Torkornoo, figure centrale de l’appareil judiciaire, a été démise de ses fonctions lundi 01 septembre 2025 par le président John Mahama.
Cette éviction fait suite à une série d’accusations portées par un citoyen, reprochant à la magistrate une conduite jugée douteuse et une gestion contestée des ressources publiques. Une commission indépendante, saisie pour examiner les faits, a finalement conclu à la nécessité de son renvoi. Une décision rare, presque sans précédent, qui marque un tournant pour la justice ghanéenne.
Durant toute la période d’enquête, la magistrate est restée ferme, réfutant chaque accusation et dénonçant un processus qu’elle jugeait entaché d’irrégularités. Malgré cette défense vigoureuse, le couperet est tombé.
Nommée à ce poste en 2023 par l’ancien président Nana Akufo-Addo, elle incarnait l’un des symboles forts du parti aujourd’hui dans l’opposition. Le NPP, son soutien politique le plus fidèle, crie désormais à la manœuvre politique et dénonce un abus déguisé sous des airs de procédure constitutionnelle.
Le gouvernement actuel, de son côté, se félicite pour ce qu’il considère comme une avancée vers plus de transparence et de responsabilité. Selon les mots de son porte-parole, la justice aurait agi sans influence, guidée uniquement par la nécessité de préserver l’intégrité des institutions.
Un choc institutionnel pour les uns, un signal de rigueur pour les autres. Une chose est sûre : le Ghana vient de tourner une page judiciaire qui laissera des traces.