JMS 2025 : le Togo affiche de meilleures performances sur les trois 95-95-95 de l’ONUSIDA

« Surmonter les perturbations, transformer la riposte ». C’est sous ce thème que le Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS-IST) a célébré, ce 1ᵉʳ décembre 2025 à Lomé, la Journée mondiale de lutte contre le sida, à travers une cérémonie de lancement des activités marquant cette commémoration.
C’est le ministre délégué auprès du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de l’Accès universel aux soins, le professeur Tchin Darré, qui a officiellement lancé les travaux de cette cérémonie à l’hôtel Sarakawa de Lomé, en présence des partenaires techniques et financiers, des acteurs de la lutte, des personnes vivant avec le VIH et de l’ensemble des parties prenantes impliquées dans la riposte.
Dans son allocution, le ministre s’est réjoui des indicateurs d’impact qui témoignent des résultats obtenus par le pays. Il a également rappelé l’engagement pris depuis de nombreuses années pour garantir la disponibilité des traitements antirétroviraux à toutes les personnes séropositives au VIH.
« Depuis 2008, il existe une ligne budgétaire au ministère de la Santé dédiée exclusivement à l’achat de médicaments antirétroviraux. Depuis 2016, le Togo est l’un des rares pays africains à contribuer au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme », a indiqué le professeur Darré.
Des résultats probants ont été obtenus au cours des dix dernières années, selon le Coordonnateur national du CNLS-IST, le professeur Vincent Pitché.
« Au Togo, la prévalence du VIH, qui était de 3,8 % en 1999, est tombée à 1,7 % en 2024. Entre 2010 et 2024, les nouvelles infections ont baissé de 60 % et le nombre de décès liés au sida a diminué de 65 % », a-t-il précisé.
Concernant les objectifs 95-95-95 de l’ONUSIDA, adoptés par tous les pays pour éliminer le sida comme problème de santé publique d’ici à 2030, le Togo figure parmi les meilleurs élèves.
De manière concrète :
- pour le 1ᵉʳ 95, 92 % des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) connaissent leur statut sérologique ;
- 2ᵉ 95, 99 % des PVVIH qui connaissent leur statut sont sous traitement antirétroviral (ARV) ;
- 3ᵉ 95, 92 % des PVVIH sous ARV ont une charge virale supprimée.
Des performances supérieures à la moyenne mondiale, « dans un contexte particulier marqué cette année par la suspension de financements de certains grands bailleurs », a souligné Yaye Kanny Diallo, Directrice pays de l’ONUSIDA.
Sur le terrain, les actions de prévention, de dépistage et de traitement ont permis d’obtenir, en 2024, des résultats clés : 594 329 personnes dépistées au VIH et plus de 16 millions de préservatifs distribués.

Les nouvelles infections au VIH sont passées de 6 300 en 2010 à 2 100 en 2024 (tous âges confondus), soit une réduction de 67 %. Les décès liés au sida sont estimés à 1 800 en 2024, soit une diminution de 68 % entre 2010 et 2024 chez l’ensemble des PVVIH, et de 69 % chez les enfants de 0 à 14 ans.
L’un des moments forts de cette journée a été le témoignage émouvant de personnes vivant avec le VIH. Malgré la stigmatisation et la discrimination, elles gardent le moral et contribuent activement à la lutte.
« J’ai découvert mon statut sérologique à l’âge de 11 ans. Pendant mon adolescence, je me posais beaucoup de questions : pourrai-je un jour me marier ? Aurai-je des enfants ? Mes enfants seront-ils séropositifs ? Autant de questions… Mais grâce au soutien de l’EVT, ma structure de prise en charge, j’ai pu franchir une étape décisive. Aujourd’hui, j’ai fondé une famille et j’ai un enfant de 4 ans en pleine santé », a témoigné une PVVIH.
Au-delà de ces résultats encourageants, des défis persistent notamment, la raréfaction des financements, l’accélération des interventions auprès des adolescents et des jeunes, et renforcement de la prévention de la transmission mère-enfant du VIH, de la syphilis et de l’hépatite B (triple élimination).





