Le voile est levé. Dans une déclaration solennelle diffusée ce mardi 29 juillet, Alassane Ouattara a annoncé qu’il se représentera à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Le président ivoirien, en poste depuis près de quinze ans, a ainsi mis fin à une longue période d’incertitude, alors que la question de sa succession alimentait les débats dans tout le pays.
« Après mûre réflexion et en toute conscience, je vous annonce aujourd’hui que j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle du 25 octobre », a-t-il déclaré
Pour justifier ce nouveau saut dans l’arène politique, le chef de l’État a mis en avant deux arguments : « La Constitution me donne le droit de solliciter un autre mandat, et ma santé me le permet. »
À 83 ans bientôt 84 Ouattara repart donc à la conquête d’un nouveau mandat présidentiel, fort du soutien de son entourage politique qui le présente comme le leader naturel de la majorité. L’annonce intervient dans un contexte où les principales figures de l’opposition ont été, pour la plupart, écartées du processus électoral par des décisions judiciaires controversées.
Si ses partisans saluent la continuité et la stabilité qu’il incarne, ses détracteurs dénoncent un tournant autoritaire et une volonté de verrouiller le paysage politique. Pour eux, cette candidature constitue une remise en cause du principe d’alternance démocratique, dans un pays qui a déjà connu de fortes tensions électorales par le passé.
En 2020, Alassane Ouattara s’était déjà porté candidat à la dernière minute après le décès brutal de son dauphin désigné, Amadou Gon Coulibaly. L’élection avait alors été marquée par des violences, causant la mort d’au moins 85 personnes.
Désormais, tous les regards sont tournés vers octobre, dans l’attente d’un scrutin qui s’annonce décisif pour l’avenir politique de la Côte d’Ivoire. Le président sortant, qui reste une figure centrale du pouvoir, entend jouer sa dernière carte. Reste à savoir si les Ivoiriens répondront, une fois encore, à son appel.
Dela AYITE
