Mali : la CEDEAO prise dans un engrenage ?

Le sommet extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO a prononcé le 09 janvier dernier, une série de sanctions à l’encontre de la république du Mali. Ces sanctions de la conférence des chefs d’État font suite à l’annonce de la junte militaire de sa velléité de faire 5 ans de transition avant l’organisation des élections présidentielles et la transmission du pouvoir au civil.
Mécontente de cette situation, l’organisation sous régionale a cru bon de sanctionner ce pays en proie à des attaques terroristes de toute part. Entre autres sanctions, la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Mali, la suspension des transactions économiques et financières entre les pays de la CEDEAO et le Mali, le gel des avoirs financiers du pays…
Soutenu par le peuple qui a organisé une grande démonstration de force la semaine écoulée, la junte au pouvoir, avec son percutant premier ministre Choguel Maïga n’entends pas fléchir suite à l’embargo de la CEDEAO.
Vers un dénouement heureux dans ce bras de fer entre les deux entités ?
Des indices qui laissent présager une bonne fin. Dans un tweet daté du 16 janvier 2022, la CEDEAO a affirmé être disponible pour accompagner le pays dans un retour normal de l’ordre constitutionnel.
« La CEDEAO reste disponible pour accompagner le Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste. » a écrit l’institution.
Cette dernière est aujourd’hui prise dans un piège sur plusieurs plans. D’abord, la Guinée avec également une junte militaire au pouvoir qui n’a pas trouvée utile de fermer ses frontières. Avec la Mauritanie, l’Algérie et la Guinée, le Mali dispose désormais des alliés capables de lui fournir des matières premières et autres produits de premières nécessités. Un atout qui fragilise et esseule la CEDEAO. Sur le continent, l’opinion est fortement favorable et apporte ouvertement son soutien au peuple malien.
Sur d’autres plans, le décès récent de l’ex-président malien Ibrahim Boubacar Kéïta, amis de plusieurs chefs d’États vient rabattre les cartes. En effet, pour les obsèques du président déchu, la CÉDÉAO et ses chefs d’États qui ont fermé leurs frontières désirent aujourd’hui assister aux funérailles de leurs ex amis et autres fois protecteur. Comment vont-ils s’y prendre ?
Dos au mur, la CÉDÉAO se trouve dans l’obligation de revoir sa position vis-à-vis de ce pays afin de ne pas faire souffrir les pauvres populations maliennes qui subissent déjà les assauts répétés des djihadistes. La CEDEAO qui est censée soutenir les nations issues de sa communauté semble arborer aujourd’hui le manteau d’un loup. Longévité au pouvoir, élections sanglantes et truquées dans plusieurs pays de l’espace n’ont pas ému la CEDEAO.
Quelle sera la suite de cette opposition entre les autorités maliennes soutenues par le peuple et la CEDEAO ?
Les jours prochains nous édifieront !
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