Societé

Affaire Papson Moutité : retour sur les faits d’une histoire rocambolesque

Tout est parti d’une dépêche publiée par le journal en ligne Atlantic infos, le 05 avril 2020 : l’artiste Papson Moutité placé en garde à vue. L’opinion nationale et internationale découvrait ainsi ce que les medias Togolais appellent désormais ‘’Affaire Papson Moutité’’.

Midodji AMOUSSOU, plus connu sous le pseudonyme de Papson Moutité est accusé par plusieurs jeunes filles de séquestrations, violences sexuelles, sévices corporels… L’artiste du coupé décalé devenu plus tard chantre fut transféré plus tard à la prison civile de Lomé.

L’homme sera provisoirement libéré le 15 mai 2020, pour des raisons de santé. Selon un expert  médecin au service des urgences médicales du CHU Sylvanus Olympio, signataire dudit certificat, « l’état de détention de monsieur Midodji Amoussou constitue un facteur aggravant de son état de santé ».

Rebondissement et révélations :

Plusieurs organisations de défense des droits des femmes et l’opinion publique attendent toujours que cette affaire soit jugée pour situer les responsabilités. C’est dans cette expectative que le 07 septembre 2020, l’accusé Papson Moutité, adresse une lettre ouverte au chef de l’État Faure Gnassingbé.

Dans ce courrier, Papson dit être l’objet d’une cabale ourdie contre sa personne. Il va plus loin en niant tout ce dont il est accusé. Si dans cette lettre, l’homme reconnaît avoir fait administrer des fessées à une jeune fille, membre de son association CHAN MOU en guise de punition, avec l’accord de cette dernière, Papson rejette en bloc tous les autres chefs d’accusations portés contre sa personne.

« Tout ceci est un complot organisé dans l’unique but de porter atteinte à ma relation avec vous et jeter de l’opprobre à votre politique…En réalité, je possède des preuves en photos, en écrits, en audios et en vidéos, contraires à toutes les accusations à mon égard » indique-t-il dans sa lettre.

S’agit-il d’une conspiration contre sa personne ? Voudrait-il se blanchir aux yeux des populations ?

Ces inquiétudes nous ont poussés à contacter le Directeur Exécutif de l’ONG CHAN, Richard Gabin GBEDE afin de voir plus clair. Selon l’actuel Directeur qui était membre du staff à l’époque, c’est en 2019, qu’une jeune fille nommée Esther ADJRA fut introduite au sein de leur association par le biais d’une certaine Théodora BOUABE, qui était stagiaire à CHAN MOU.  

En effet Mlle Esther ADJRA, d’après M. Gabin GBEDE a fugué de la maison, car victime d’inceste. Elle n’en pouvait plus d’être violée et maltraitée par son grand-père (frère de sa mère), Maurice DAGBAN. Ce dernier entretenait des relations sexuelles avec sa fille, tout subvenant à ses besoins. Maurice DAGBAN qui a abusé de sa fille au cours d’une soirée « bien arrosée » ne supportait pas de voir sa fille ou du moins sa ‘’femme’’ en compagnie d’autres jeunes garçons. Piqué par une grosse jalousie, il a commencé par menacer la jeune fille de la faire sortir de la maison.

Touché par l’histoire de la jeune Esther ADJRA, c’est alors que Papson Moutité au nom de CHAN MOU appuie la jeune fille à porter plainte contre son grand-père, pardon son copain Maurice DAGBAN.

Une plainte en date du 08 juillet 2019, est alors déposée auprès du 3ème substitut du procureur de la république au nom d’Esther ADJRA contre « le nommé DAGBA Maurice pour viol, inceste et intimidation ».

Dans cette plainte que nous avons consultée, Esther affirme « Il a un pouvoir négatif (mystique et maléfique) sur moi, ce qui fait que je fais tout ce qu’il me dit et après j’ai des regrets. Même quand il me voit ou apprend que je discute avec homme, il fait des crises de jalousie et menace de me faire sortir de sa maison… En mars 2019, je suis tombée grosse de lui, je lui ai appelé pour l’informer ; il me dit d’avorter, que je si le faisais il va m’offrir une moto, une maison et voire m’épouser, ce que j’ai refusé catégoriquement ».

Elle poursuit en disant que « malgré le fait de s’abuser de moi et la relation de parenté qui nous lie, il a voulu faire de moi son esclave sexuel, c’est pourquoi, je porte plainte entre vos mains contre le sieur DAGBA Maurice pour viol, inceste et intimidation (articles 211 et 223 du Nouveau Code Pénal) afin qu’il soit poursuivis par-devant vous et puni conformément à la loi ».

Informé de la plainte de la jeune fille, Maurice DAGBAN selon le Directeur de CHAN MOU, tente de corrompre Papson Moutité avec une somme de 2 000 000, en promettant à la fille la somme de 5 000 000, pour que la plainte soit retirée. Ce que Papson a catégoriquement refusé, d’après le Directeur Exécutif.

Décidé à  l’accompagner, Papson Moutité prend sous son aile Esther ADJRA afin qu’elle vive sous son toit étant donné qu’elle est renvoyée de la maison par son copain, qui est son grand père.

« Certaines filles, membres de l’association habitent chez le président et sont souvent 3 ou 4 par chambre. Aucune fille n’a une chambre propre à elle, je suis surpris que ces mêmes filles qu’il a pris soin de sauver de certaines situations, qu’il habille à ses frais, qui mangent gratuitement, viennent aujourd’hui l’accuser de viol et de séquestration » nous confie le Directeur.

Dans plusieurs séquences vidéo que nous avons visionnées, nous avons vu les jeunes filles, danser, manger en toute tranquillité dans la maison du chantre. Aussi, la direction nous a fait voir et écouter des messages vocaux et écrits sur WhatsApp ou certaines d’entre elles qui l’accusent aujourd’hui de viol lui exprimaient leur sentiment à travers des vidéo montages avec ses photos et des chansons d’amour.

Comment pourrait-ont, violer quelqu’un qui vous exprime ouvertement son sentiment par des messages et certains comportements ?

D’après le directeur, c’est d’ailleurs pour que les autres filles cessent ces comportements que Papson Moutité avait demandé qu’on fesse une fille en présence des autres pour qu’elles évitent de récidiver.

D’autres documents consultés et vidéos visionnées montrent à suffisance qu’il y a des non-dits dans cette affaire. Papson est-il victime d’un complot comme il l’affirme dans sa lettre au chef de l’État ?

Nous avons essayé donc de joindre les nommées Ester ADJRA (toujours inaccessible) et Théodora BOUABE pour avoir leurs versions des faits. Théodora BOUABE, qui a répondu à nos sollicitations après plusieurs tentatives, n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Rappelons que cette affaire dite ‘’Papson Moutité’’ est toujours en instruction et le jugement ne tardera pas selon certaines informations. Vivement !

Nous y reviendrons !

Redaction TM24

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