Togo : plusieurs manifestants du 06 juin libérés

Lomé a connu une nuit agitée entre le 5 et le 6 juin 2025. Plusieurs quartiers de la capitale togolaise ont été secoués par des mouvements populaires soudains, déclenchés selon les autorités par des appels diffusés sur les réseaux sociaux et certains médias. Face à cette situation, le procureur de la République, Talaka Maawama, est monté au créneau ce lundi 9 juin pour clarifier la position du parquet.
« Des regroupements spontanés et non autorisés ont été constatés dans plusieurs zones de la ville », a-t-il expliqué, évoquant des appels incitant les citoyens à remettre en cause les institutions de la République.
Pour le procureur, il ne s’agit pas de simples manifestations d’humeur, mais bien d’une entreprise organisée visant à troubler l’ordre établi.
Les textes en vigueur au Togo, notamment la législation encadrant les rassemblements publics, imposent des règles claires. Et pour Talaka Maawama, ces règles ont été ignorées. Il dénonce une série d’actions qui, selon lui, ont mis en péril la tranquillité publique.
« Des barricades ont été installées, la circulation volontairement entravée, et des nuisances sonores utilisées pour perturber la paix nocturne », a-t-il rapporté.
Les forces de l’ordre sont intervenues dans la nuit pour rétablir le calme. Plusieurs personnes ont été arrêtées puis remises à la police judiciaire. L’enquête a permis d’identifier ceux que les autorités considèrent comme les instigateurs de ces troubles. « Les principaux cerveaux ont été démasqués, dont certains vivent à l’étranger. L’un d’eux est un ressortissant français vivant récemment au Togo », a précisé le procureur, ajoutant que ces individus sont soupçonnés de faits graves relevant des articles 495 et 496 du Code pénal.
Sur les personnes interpellées, 56 ont pu regagner leur liberté après avoir été rappelées à l’ordre. Mais pour d’autres, la situation est plus délicate. « Ceux pour qui nous disposons d’éléments sérieux ont été déférés au parquet de Lomé », a-t-il affirmé, indiquant que certaines gardes à vue ont été prolongées pour approfondir les investigations. De nouvelles arrestations pourraient suivre dans les prochains jours.
Déterminé, le ministère public entend aller au bout de cette affaire. « Tout en veillant au respect des droits de la défense, nous poursuivrons sans relâche toute tentative de mettre en péril la stabilité des institutions », a martelé Talaka Maawama.
Alors que la capitale retrouve peu à peu son calme, les autorités judiciaires veulent faire passer un message clair : aucune tolérance ne sera accordée à ceux qui, selon elles, cherchent à semer la division ou à ébranler l’équilibre républicain.