Sénégal : affrontements entre étudiants et forces de sécurité à Dakar

L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar traverse l’une des périodes les plus explosives de ces derniers mois. De violents accrochages entre étudiants et forces de sécurité ont éclaté sur le campus, laissant derrière eux plusieurs blessés et d’importants dégâts matériels. Malgré l’annonce du paiement prochain des bourses, la mobilisation étudiante demeure intacte, nourrie par la volonté d’obtenir la satisfaction immédiate de leurs revendications.
Depuis plusieurs jours, l’atmosphère est irrespirable autour de l’Université. Les affrontements se multiplient, bouleversant la vie universitaire, mais aussi la circulation sur la Corniche Ouest, paralysée par de longues files de véhicules. À l’intérieur du campus, les scènes de heurts se succèdent. Des étudiants lancent des projectiles, tandis que les forces de l’ordre répliquent avec des gaz lacrymogènes. Des lance-pierres électroniques auraient également été utilisés.
Le bilan humain s’alourdit. Quatre policiers figurent parmi les blessés, en plus de seize étudiants, dont certains dans un état préoccupant. Les dégâts matériels sont visibles un peu partout. Véhicules endommagés, bâtiments touchés, mobilier détérioré, le campus porte les traces d’une journée sous haute tension.
Face à ce climat de plus en plus dangereux, le Conseil académique s’est réuni en urgence en visioconférence. Sous la direction du Recteur, Professeur Badara Kandji, l’instance a donné son aval pour faire appel aux forces de sécurité afin de protéger les personnes et les installations universitaires. La procédure n’était toutefois pas encore finalisée le mardi 2 décembre 2025 en début de soirée.
Pendant ce temps, l’Intersyndicale des personnels administratifs, techniques et de service tire la sonnette d’alarme. Elle demande au Rectorat d’agir sans tarder pour garantir la sécurité de ses membres, inquiets de la tournure des événements.
Sur le terrain, la mobilisation des étudiants ne faiblit pas. Les amicales de l’université poursuivent leur grève, convaincues qu’aucun retour à la normale n’est possible tant que les bourses ne sont pas effectivement versées. Ce bras de fer n’est pas nouveau. Depuis plusieurs mois, les retards de paiement provoquent régulièrement des mouvements de colère, souvent marqués par des débordements.
Le campus attend désormais un geste concret pour apaiser les tensions et éviter que la situation ne s’enlise davantage.




