Le débat autour de l’uranium nigérien a pris une tournure inattendue. Le gouvernement béninois estime désormais que le minerai en provenance du Niger représente un facteur de « danger » pour la sécurité régionale, une position exprimée depuis la fin de l’accès français aux ressources du pays sahélien.
Pour Cotonou, le transport et la gestion de cette matière stratégique soulèvent des risques logistiques et sécuritaires qui pourraient fragiliser l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Une inquiétude qui résonne particulièrement au moment où la région, déjà confrontée à l’instabilité politique et à la montée des menaces transfrontalières, cherche à préserver ses équilibres.
Cette déclaration ravive les discussions sur la souveraineté énergétique au sein de l’UEMOA. Plusieurs observateurs estiment que la question dépasse largement le cadre bilatéral entre le Bénin et le Niger. Elle touche à un enjeu majeur : la capacité des États ouest-africains à maîtriser leurs ressources stratégiques sans exacerber les tensions.
Alors que les deux pays traversent une phase particulièrement sensible dans leurs relations, ce nouveau signal envoyé par le Bénin pourrait faire évoluer les débats régionaux sur la sécurité, l’approvisionnement énergétique et la gestion des matières sensibles.
Une affaire à suivre de très près dans un contexte où chaque décision pèse lourd sur l’équilibre géopolitique ouest-africain.
