Togo : augmentation tout azimut des prix, quel impact sur les ménages ?

Déjà accablés de tous côtés par les péripéties de la vie et les difficultés quotidiennes, les Togolais sont depuis quelques temps confrontés à l’augmentation des prix de plusieurs services fournis par l’État. Quel est l’impact de ces augmentations sur le vécu quotidien des togolais ?
Augmentation du prix de certains services publics
Elu en 2015 pour un troisième mandat, le chef de l’Etat M. Faure Gnassingbé a promis un lendemain radieux à ses concitoyens à travers son mandat social. Un programme censé améliorer considérablement le quotidien des populations. A une année de la fin de ce fameux mandat, la majorité des Togolais sont presque asphyxiés avec une augmentation en cascade des prix de certains services étatiques.
D’abord, le 18 mars 2019, le gouvernement à travers un communiqué a annoncé la hausse du prix de l’éclairage public par KWh qui passe de 1frsCFA à 5frcs CFA. Sans répit avec l’élection des élus locaux, les communications sur la taxe d’habitation (impôt local qui dépend de la caractéristique du logement) de la part des services de l’Office togolaise des recettes sont légions sur les médias. Ensuite le 09 août 2019 dernier par un arrêté interministériel et divulgué le 27 août, le gouvernement a procédé l’augmentation du prix de l’eau commercialisée par la Togolaise Des Eaux (TDE).
Situation de précarité des togolais
Ce qui cloche un peu dans l’histoire de l’augmentation des différents services étatiques sur mentionnés, c’est l’environnement de précarité dans lequel vivent la majorité des Togolais et le SMIG toujours maintenu à 35000frcs CFA. Beaucoup de jeunes diplômés sont dans une situation piteuse sous l’effet du chômage aigu.
Il n’est pas sans oublier la situation de la plupart des femmes commerçantes qui tirent le diable par la queue depuis l’incendie des deux grand marchés du pays (le marché d’Adawlato et celui de Kara depuis 2013) et dont les auteurs n’ont jamais été retrouvés et punis conformément aux lois en vigueur. Le cas des instituteurs des Écoles Normales des Instituteurs (ENI promotion 2018) qui gémissent sous le poids de 11 mois de travail sans salaire et l’éternelle condition pénible de travail des Togolais de la zone franche qui déploient tant d’efforts pour des revenus dérisoires voir insignifiants…
Impact
Fort de ce constat, l’on peut affirmer sans équivoque que les ménages prendront un coup au plan économique. La rentrée 2019-2019 qui se pointe à l’horizon risque d’être celle de toutes les difficultés pour les populations si l’on jette un regard sur la plupart des ménages qui ont du mal à joindre les deux bouts.
Les jeunes déjà embourbés dans l’alcool et autres vices risquent de s’enfoncer d’avantage et beaucoup de citoyens qui ont bradé cette situation économique désastreuse pour embrasser le domaine entrepreneurial risquent de mettre la clé sous le paillasson au vue des multiples charges qui les rongent déjà et ajouté aux nouvelles mesures.
Proposition
C’est le lieu d’interpeller les autorités du pays en particulier le chef de l’État à l’adoption des mesures plus sociales qu’économiques en vue de faciliter la tâche aux populations qui vivotent déjà dans la misère. Nous osons croire que le mandat social tout comme le PND sont élaborés en faveur de l’épanouissement des togolais d’où la nécessité de tenir compte des conditions de vie des populations et d’apporter des mesures appropriées et non des mesures drastiques qui risquent de compliquer la vie des populations déjà au bord du gouffre.