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Réduction des prix des produits pétroliers : et si le gouvernement faisait plus ?

Au Togo, la récente baisse des prix des produits pétroliers, effective depuis ce mardi 10 décembre 2024, a suscité des réactions mitigées.

Si cette mesure, prise par arrêté interministériel, est perçue comme un effort pour soulager les consommateurs, elle semble insuffisante au regard des attentes globales. Le gasoil voit son prix réduit de 80 FCFA, passant de 775 à 695 FCFA par litre, tandis que le super sans plomb bénéficie d’une diminution de 20 FCFA pour s’établir à 680 FCFA par litre.

Le mélange 2 temps, utilisé pour les moteurs de petite cylindrée, subit une baisse de 19 FCFA, pour atteindre 769 FCFA par litre. Cependant, le prix du pétrole lampant demeure inchangé à 650 FCFA par litre.

Bien que cette décision intervienne dans un contexte mondial favorable marqué par une baisse des cours du pétrole, notamment avec le baril de Brent évalué à 71 dollars en fin de semaine dernière, elle soulève plusieurs questions sur la politique énergétique nationale. Il s’agit en effet de la première modification des prix depuis deux ans, période durant laquelle les tarifs, malgré des fluctuations internationales, étaient restés inchangés. Cette stabilité prolongée, bien qu’appréciée, a également alimenté des attentes légitimes quant à une révision plus significative.

Le gouvernement semble avoir voulu s’aligner sur la dynamique internationale tout en préservant l’équilibre budgétaire. Cependant, la modicité des baisses, particulièrement pour le super sans plomb et le mélange deux temps, contraste avec l’ampleur des baisses enregistrées sur les marchés internationaux. Cette décision, si elle marque une reconnaissance des difficultés des consommateurs, reste perçue comme timide, notamment pour les secteurs économiques dépendants du carburant, tels que les transports et l’agriculture.

La non-révision du prix du pétrole lampant, utilisé par de nombreuses familles pour l’éclairage et la cuisson, suscite également des interrogations. Dans un contexte dans lequel le pouvoir d’achat des ménages est mis à rude épreuve, maintenir ce produit à 650 FCFA pourrait être interprété comme un manque de sensibilité envers les plus vulnérables.

Au-delà des réductions ponctuelles, cette situation met en lumière la nécessité pour le Togo de développer une stratégie énergétique plus proactive. L’exploration de solutions telles que l’encouragement des énergies renouvelables, la diversification des sources d’approvisionnement et une gestion plus transparente des mécanismes de fixation des prix pourrait offrir des alternatives durables. De plus, une meilleure communication autour des critères ayant conduit à ces ajustements serait essentielle pour renforcer la confiance des citoyens.

Cette décision gouvernementale, bien qu’elle aille dans le bon sens, laisse penser que davantage pourrait être fait pour mieux refléter les réalités du marché mondial et répondre aux attentes locales.

Si l’on peut saluer cette initiative comme un premier pas, elle doit s’accompagner d’une vision à long terme pour garantir un impact économique et social significatif.

Delali AYITE

Delali AYITE, est Journaliste Reporter à la Rédaction de Togomedia24.com

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