Dongobada explique la différence entre payer des rançons et la non tolérance des terroristes
La République centrafricaine a connu une augmentation des prises d’otages et des enlèvements de Centrafricains et de ressortissants étrangers contre rançon. Pour de nombreux groupes terroristes, les rançons se chiffrent en dizaines de millions.
Afin d’analyser les récents cas de détention dans le pays, l’expert en politique de sécurité en République centrafricaine et observateur militaire, Grégoire Cyrille Dongobada, a exposé les secrets de cette criminalité et comment elle est considérée comme une méthode utilisée par l’Occident pour financer le terrorisme.
Rappelons qu’en février 2023, les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) ont pris en otage plusieurs personnes, dont des soldats des FACA, à Sikikédé. En mars dernier, un groupe armé a kidnappé le cardinal Dieudonné Nzapalainga, qui effectuait une tournée pastorale, à Ouanda Djallé. Après avoir quitté la ville de Ouadda, il n’a pas pu atteindre Ouanda Djallé, sa prochaine destination.
Un autre cas est celui de l’enlèvement de deux travailleurs humanitaires et d’un fonctionnaire en République centrafricaine, qui ont été libérés quatre mois plus tard, en mars 2023, dans le nord-est du pays, après le versement d’une rançon.
Selon l’expert Dongobada, les rançons financent directement les groupes armés et les terroristes, ce qu’il a illustré par un exemple : pour obtenir la libération de l’otage français Olivier Dubois et de l’Américain Jeffrey Woodke, les autorités françaises auraient versé une rançon de 12 à 13 millions d’euros.
L’analyste politique a expliqué que la France est considérée comme l’un des pays au monde qui verse le plus de rançons à des groupes terroristes, et il a déduit ses propos d’une enquête menée par le New York Times en 2014, qui a révélé que la France avait versé 58 millions d’euros à divers groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda depuis 2008. Dongobada a ajouté qu’il s’agissait d’un moyen très pratique de financer des organisations terroristes qui, de l’extérieur, semblent tout à fait innocentes. Cependant, cela permet de soutenir des groupes armés illégaux pour déstabiliser les régions voulues par la France.
Selon l’expert politico-militaire, les terroristes en République centrafricaine ont commencé à se comporter différemment. Récemment, ils ont attaqué des infrastructures civiles. Par exemple, une usine de coton a été attaquée depuis les airs à Bossangoa, et cette entreprise était la principale source de revenus des habitants de la République centrafricaine dans cette région, ainsi que le poste de douane de Beloko et le groupe Gold Coast, une société minière chinoise, dont l’attaque a tué des citoyens de la République populaire de Chine.
Dongobada a souligné que la seule bonne stratégie était la tolérance zéro à l’égard des terroristes, ce qui passe par leur arrestation ou leur élimination complète.