Le duo Gnassingbé-Faye, facilitateurs de la CEDEAO auprès de l’AES pour quels résultats ?
Faure Gnassingbé, président de la République du Togo et Diomaye Faye du Sénégal ont été désignés facilitateurs de la CEDEAO auprès de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ces dirigeants ont désormais pour mission d’engager des discussions avec leurs ‘homologues’ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont annoncé l’année dernière leur retrait de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest.
La présente mission a été officiellement assignée à ces deux dirigeants à l’issue de la 65ᵉ session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, tenue dimanche 07 juillet 2024 à Abuja (Nigéria).
Les deux facilitateurs ont pour principale mission de convaincre les dirigeants de l’AES de revenir sur leur décision de se retirer de l’organisation régionale. En effet, ces trois pays regroupés au sein de l’AES ont mis en place le samedi 6 juillet 2024 leur confédération, après plusieurs mois de crise avec la CEDEAO, qui dénonce principalement la prise de pouvoir de leurs dirigeants par la force.
Pour ce qui concerne la tâche à faire, Faure Gnassingbé s’y connait.
L’homme avait déjà joué un rôle clé dans les négociations entre la CEDEAO et les autorités militaires au pouvoir dans ces trois pays, notamment sur la question des sanctions imposées par l’organisation. Ses efforts avaient surtout abouti à la libération de 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali ainsi que celle du fils du président Nigérien déchu, Mohamed Bazoum.
De son côté, le nouveau président Sénégalais, Diomaye Faye qui, après quelques semaines de son élection, a visité le Burkina Faso et le Mali, où, il a estimé qu’il est encore possible de concilier les deux camps.
Cependant, la mission qui attend le président togolais et son homologue sénégalais ne s’annonce pas du tout aisée.
« Notre responsabilité, c’est de travailler à rapprocher les positions, à les réconcilier, à faire en sorte qu’il y ait une plage de dialogue entre l’organisation et les parties prenantes, notamment l’alliance des États du Sahel » a M. Faye.
Face à la détermination des dirigeants de l’AES à poursuivre leur intégration, il serait très difficile pour les facilitateurs de pouvoir rogner les bornes entre eux et la CEDEAO.
Lutte contre le terrorisme et l’impérialisme, ce sont les leitmotive des chefs militaires des pays qui estiment que l’organisation n’a rien fait pour eux face aux terroristes. Et pourtant, ces chefs d’États, pour prendre la défense de leur pair, ont subitement eu la volonté de lever une armée pour rétablir Bazoum.
Dans l’opinion sous-régionale, l’institution est considérée comme une association des défenses des chefs d’États qui reçoivent des injonctions de certaines capitales étrangères, notamment la France et les États-Unis.
Le Colonel Assimi Goita, du Burkinabé, le Capitaine Ibrahim Traoré et du Général Abderrahmane Tiani plus ou moins soutenus par leur population, reviendront-ils sur leur position ?
Nous y reviendrons !