La capitale togolaise, Lomé, accueille depuis ce 6 octobre 2025, un atelier international des centres d’excellence sur la santé numérique. Cette initiative, qui se tient du 6 au 10 octobre, réunit des experts de cinq pays : l’Angleterre, les Pays-Bas, la Colombie, le Ghana et le Togo. Cet événement de haut niveau, porté par l’Association Togolaise pour le Bien-Être Familial (ATBEF) et soutenu par l’IPPF à travers le projet Global Empower Her, vise à renforcer les capacités et les stratégies des acteurs engagés dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive à l’ère du numérique.
Lors de la cérémonie d’ouverture, Daré Napo Alfred, chef du département des programmes à l’ATBEF et représentant de la directrice exécutive, a souligné l’importance du numérique dans la sensibilisation des jeunes : « Nous vivons à l’ère du numérique, une époque où les jeunes sont très actifs sur les réseaux sociaux. Si l’accès aux soins de santé et à l’éducation sexuelle complète a toujours été un pilier de notre action, il doit désormais passer par ces canaux numériques pour garantir son universalité et sa fiabilité », a-t-il déclaré.
Selon lui, l’intégration de l’éducation sexuelle complète dans les espaces numériques n’est plus une option, mais une nécessité stratégique pour permettre aux jeunes de mieux comprendre leur corps, de faire des choix éclairés et de se prémunir contre les grossesses non désirées, les violences basées sur le genre et les infections sexuellement transmissibles.
Durant ces cinq jours de travaux, les participants se concentreront sur trois axes prioritaires, à savoir (i) l’élaboration d’une feuille de route stratégique en matière d’innovation, (ii) la conception d’un cadre d’évaluation commun et (iii) le renforcement des compétences et des outils des centres d’excellence pour une éducation sexuelle complète (ESC) adaptée aux réalités numériques.
« Le succès de cette semaine ne se mesurera pas au nombre de présentations, mais à la qualité des idées produites : un projet de cadre d’évaluation, une feuille de route innovante conjointe et un réseau de centres d’excellence plus fort et mieux équipé », a ajouté M. Daré.
De son côté, Ouagbeni Koffi, responsable du programme Jeunes à l’ATBEF, est revenu sur le rôle moteur du Togo dans la mise en œuvre de cette approche numérique initiée par l’IPPF : « Depuis 2019, l’IPPF a créé trois centres d’excellence : le Togo pour l’Afrique francophone, le Ghana pour l’Afrique anglophone et la Colombie pour l’Amérique du Sud », a-t-il expliqué.
Le Togo, en tant que centre d’excellence francophone, a développé plusieurs outils numériques, dont l’application Info Ado Jeunes, qui propose des services de téléconsultation, ainsi qu’une plateforme de formation en ligne (e-learning) dédiée à l’éducation sexuelle complète. « Étant donné que les jeunes sont aujourd’hui très actifs sur les réseaux sociaux, nous avons jugé essentiel de développer ces applications pour toucher ceux qui n’ont pas accès physiquement à nos centres », a souligné M. Ouagbeni.
Pour lui, cette rencontre est une opportunité de partage d’expériences et d’apprentissage collectif : « Les trois centres d’excellence de l’IPPF ont jugé utile de se réunir afin d’élaborer une feuille de route pour atteindre davantage de jeunes, car la santé numérique est un domaine en constante évolution où il faut sans cesse innover », a-t-il précisé.
En accueillant cette rencontre internationale, Lomé s’impose comme un pôle stratégique de réflexion et d’innovation sur les droits en santé sexuelle et reproductive en Afrique de l’Ouest. « Faisons de cette rencontre le catalyseur d’une transformation numérique qui garantira aux jeunes, aux femmes et aux populations marginalisées un accès inclusif aux informations vitales sur la santé et leurs droits », a conclu Daré Napo Alfred.
Cet atelier, placé sous le signe de la coopération et de l’innovation, promet d’être un tournant majeur dans la digitalisation des services de santé sexuelle et reproductive, au bénéfice des jeunes et des générations futures.
