Politique

Togo : l’opposition en pleine décadence ?

Au lendemain des législatives de décembre 2018 boycottées par l’opposition dite radicale (C14), l’opposition togolaise semble rentrée dans un processus de déconfiture totale. Une situation qui suscite des interrogations sur sa réelle capacité à obtenir l’alternance en 2020.

Début de la débandade

Les législatives 2018 qui ont données naissance à une assemblée presque acquise au pouvoir semblent avoir déroutées l’opposition traditionnelle (C14). En effet, depuis ces législatives, la C14 a laissé énormément de plumes. Le début de la descente aux enfers commence avec une histoire de 30 millions Francs CFA perçues par ce regroupement auprès du Président Ivoirien Allassane Dramane Ouattara au temps fort de la crise. Le claquement de porte de l’ANC, l’un des poids lourds du regroupement, le recul du PNP, du CAR et le départ des partis comme le Parti des Togolais (PT) d’Alberto Olympio et Santé du peuple de Dr Williams Kuessan.

Après ces départs s’en est suit les élections locales qui ont de plus divisé l’opposition (C14). Les  partis du reliquat de la C14, l’ANC, le CAR, le MCD et Togo Autrement ont opté pour la participation face au refus du PNP, du PT et du parti Les Démocrates.

Dans tout cet imbroglio, les leaders de l’opposition s’adonnent à leur jeu favori, celui de vouloir se dédouaner par rapport à l’échec de plus d’un an de lutte politique. Cette situation ouvre la boite de pandore aux activistes du pouvoir comme de l’opposition de s’attaquer sur les réseaux avec des révélations parfois choquantes qui sans langues de bois ne font pas bonne presse du côté de l’opposition. Tout ceci a plongé les militants de l’opposition dans un doute profond sur la capacité réelle de l’opposition à pouvoir arracher l’alternance tant souhaitée en 2020.

Le coup fatal des locales

Dans son méli-mélo, l’opposition dite traditionnelle a décidé de participer  à ces élections locales malgré la non mise en application de la majorité de leurs revendications (apurement du fichier électoral, la recomposition de la cour constitutionnelle, la réforme du code électoral de la CENI…). Cette opposition a été déboutée avec une victoire écrasante du parti au pouvoir (UNIR) qui a obtenu plus 900 conseillers municipaux et a raflé plus de la majorité des maires dans les 117 communes.

Si certains partis pensent que ces locales sont une victoire d’étape, d’autres estiment que ce fut une erreur d’accompagner le pouvoir qui cherche à se légitimer.

Cette situation loin d’amener les leaders de l’opposition et leurs militants à réfléchir sur les moyens et stratégies à mettre en place pour provoquer  l’alternance, réconforte plus les uns et les autres dans leurs égos en se targuant d’avoir plus de conseillers que tel ou tel. L’autre chou gras des forces dites démocratiques c’est cette éternelle question de candidature unique pour les élections présidentielles de 2020.

Chacun qui y va de son commentaire. La C14 appuyée par le prélat Mgr Kpodzro Archevêque émérite de Lomé en fait une priorité. De son côté,  Docteur Kuessan du parti Santé du Peuple parle particulièrement d’un candidat apolitique. L’Alliance Nationale pour le Changement entretient le flou. Le Professeur Wolou Komi du PSR et Me Yaovi Agboyibor du CAR sont montés au créneau pour décrier cette position qui selon eux n’est pas la panacée pour accéder à l’alternance.

Laisser la proie pour l’ombre

Au vue de tout ce qui précède, l’on se demande si l’opposition ne navigue pas à vue ? On n’est tenté de répondre par l’affirmatif, car comment participer  à une compétition sachant que les règles du jeu ne sont pas assez claires ? La question du fichier, celle de la CENI, le code électoral, la cour constitutionnelle ne semble pas préoccuper les forces démocratiques.

Pour rafraîchir un peu la mémoire, le taux d’abstention aux dernières élections au dernières locales est assez inquiétant à cause du non n’enrôlement de plusieurs citoyens dû au boycott des élections législatives de 2018. Un petit sondage au sein l’opinion révèle un certain dégoût des Togolais vis à vis de la chose politique.

Vivement que les forces démocratiques se ressaisissent afin de rechercher des solutions politiques idoines aux différentes difficultés énumérées plus haut.

Raouf Lookman

Rédacteur à Togomedia24

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