UL : les enseignants rougissent, le président Kpodar durcit le ton

La situation à l’Université de Lomé (UL) prend une nouvelle tournure avec la sortie du président de l’institution. Le professeur Adama Kpodar manifeste sa volonté de sévir face aux manifestations qui secouent le campus ces derniers jours.
Dans un communiqué daté du 19 février 2025, il rappelle que « si les manifestations n’y sont pas par principe interdites, elles doivent néanmoins respecter les textes en vigueur à l’Université de Lomé ». Il précise que seules les « syndicats ou associations reconnues » peuvent organiser de telles mobilisations, à condition de se conformer aux procédures établies. Par conséquent, « toute manifestation d’un quelconque groupe qui ne respecte pas ces règles est interdite », met-il en garde.
Dans un contexte marqué par la tenue des examens universitaires, le président de l’Université de Lomé prévient qu’il « usera de tous les moyens et de toutes les voies nécessaires » pour garantir la sécurité et l’ordre public sur le campus ainsi que dans ses environs immédiats. Il exhorte ainsi « le personnel enseignant, administratif, technique et de service, ainsi que les étudiants » à privilégier le calme et à se mobiliser pour « la préservation de la paix et le maintien de l’ordre public ». Il appelle également à la patience afin de permettre aux « assises et discussions entamées avec le gouvernement de trouver une bonne issue ».
Cette déclaration, loin d’apaiser les tensions, a déclenché une vague de réactions au sein de la communauté universitaire.
Professeurs et étudiants dénoncent une posture jugée trop rigide et regrettent une approche qui, selon eux, ne prend pas en compte les revendications profondes à l’origine de ces mouvements de contestation. Des enseignants annoncent déjà des actions pour exprimer leur mécontentement, notamment un sit-in en uniforme noir en signe de protestation. Du côté des étudiants, la frustration grandit, alimentée par un sentiment d’incompréhension face à la gestion de la crise.
Alors que les discussions entamées avec le gouvernement tardent à aboutir à une solution concrète, l’Université de Lomé est plus que jamais à un tournant.
La balle est désormais dans le camp des autorités universitaires et des partenaires éducatifs pour désamorcer cette crise qui menace la sérénité de l’institution.
Jusqu’où ira ce bras de fers entre les enseignants et les responsables de l’institution ? Trop tôt pour en dire plus. Il est souhaitable que les deux parties s’efforcent pour parvenir à un consensus que d’exposer leurs muscles à travers des actions et communiqués.