Politique

Togo : bastonnades et arrestations suite à des manifestations à Lomé, accès restreint à certains réseaux sociaux

Au Togo, des manifestants à la cause de la “faim et la recherche du mieux-être” ont pris d’assaut les rues de certaines localités et principalement dans la capitale (Lomé). Face à eux, des forces de maintien de l’ordre, des militaires et de groupes de personnes cagoulées munies d’armes blanches.

Ces événements font suite à l’appel à manifestation de plusieurs artistes et activistes de la diaspora togolaise pour des manifestations pacifiques contre le régime de Faure Gnassingbé au pouvoir depuis deux décennies.

Plus tôt au cours de la semaine, le ministre de la fonction publique de la réforme administrative, Gilbert Bawara effectuait une sortie sur un média local où il indiquait qu’aucune information, ni déclaration de manifestation n’a été enregistrée par le gouvernement et prévient que les dispositions seront prises afin de respecter l’ordre public.

Poses de barricades, des parpaings, des pneus brûlés, jet de pierres contre des gaz lacrymogènes. Courses poursuites, bastonnades, des arrestations, c’est ce à quoi l’on assiste depuis le jeudi 26 juin dans plusieurs quartiers de Lomé, notamment Adakpamé, Bè, Adidogomé, Attiegou, Atsanve et bien autres.

Ces manifestants sorties mains nues réclamaient la libération du Togo et l’amélioration des conditions de vie, ont fait face à une répression policière, appuyés par « des militaires et des miliciens. »

L’observation et l’analyse de plusieurs vidéos et images sur les réseaux sociaux indiquent clairement des traitements dégradants et inhumains à l’encontre des manifestants.

Par le truchement d’un communiqué rendu public ce 28 juin 2025, la formation politique les forces démocratiques pour la République FDR indique qu’ « En effet, le monde entier a vu sur les réseaux sociaux les effroyables images des sauvages, barbares et ignominieuses violences exercées par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) sur des manifestants à mains nues, sortis pour exprimer pacifiquement leur opposition au changement illégal et illégitime de la Constitution imposée par Faure GNASSINGBE dans un mépris total du peuple, pour pérenniser son règne dynastique au Togo ».

Sur plusieurs éléments audiovisuels circulant sur les plateformes WhatsApp et sur Twitter, l’on y voit des forces de l’ordre de sécurité lancer des gaz lacrymogènes même dans les chambres et dans des domiciles avec bastonnades.

De son côté, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) insiste sur les faits

« Les témoignages font état de bastonnades sauvages, d’arrestations arbitraires, de jeunes compatriotes passés à tabac sans motif, parfois simplement pour avoir porté un vêtement de couleur rouge désormais stigmatisée par le régime. La présence de miliciens, parfois cagoulés, parfois à visage découvert, opérant avec la complicité manifeste des forces de défense et de sécurité, renforce le caractère organisé et planifié de cette campagne de terreur » écrit Jean-Pierre Fabre, le président de ce parti.

Les défenseurs de droits de l’homme ne sont pas restés muets face à ces actes

Me Celestin Agbogan, président de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), atteste que « systématiquement des gens sont interpelés, pas nécessairement des manifestants, même dans les maisons, on rentre et on prend des gens ».

Sur le nombre de personnes interpelées à ce jour, Me Agbogan précise.

« Nous avons dénombré, à l’état actuel, une cinquantaine de personnes qui sont gardées dans les commissariats et des gendarmeries. Ces personnes ont été violemment interpelées avec beaucoup de blessés » a-t-il indiqué à RFI.

L’avocat interpelle par la même occasion la communauté internationale à appeler les autorités « à la raison » d’autant plus que nous assistons à des faits graves.

Dans plusieurs localités, les boutiques sont restées fermées. Le grand marché de Lomé et certains marchés périphériques ont été impactés par ces mouvements.

Accès limité à internet et certains réseaux sociaux

Depuis le début de cette manifestation le jeudi, l’on assiste à une restriction de la fluidité de la connexion internet et la coupure de certains réseaux sociaux, notamment YouTube, Facebook, TikTok, Telegram. Une situation déplorable qui provoque d’énormes pertes à gagner pour les entreprises et des particuliers dont le travail nécessite un accès à internet et aux réseaux sociaux. Seuls les réseaux tels que WhatsApp, Twitter sont bien accessibles.

D’après un rapport diffusé ce 28 juin par le chapitre Togolais de l’Internet Society au cours de la période du 25 au 27 juin 2025, plus de 15 000 tests techniques ont été menés pour évaluer la qualité de la connexion sur les réseaux fixes et mobiles. Résultat : des dysfonctionnements en forte hausse.

Aucune annonce officielle n’a été faite par le gouvernement de la 4ᵉ république qui assure la gestion des affaires courantes dans la 5ᵉ république.

Aubin Koutele

Directeur de Publication du site Togomedia24, Nous essayons de faire notre part pour le Togo. Pour vos annonces publicitaires, Contactez Togomedia24, 00228 91 06 25 88 E-mail: togomedia24@yahoo.com. Pawinim KOUTELE

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