Côte d’Ivoire : le clan Tidjane Thiam hausse le ton, le gouvernement prévient

La tension monte d’un cran sur la scène politique ivoirienne. Mercredi dernier, les députés du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont décidé de suspendre leur participation aux sessions de l’Assemblée nationale. Cette décision marque une protestation ferme contre le verdict judiciaire ordonnant à la Commission électorale indépendante de radier leur candidat, Tidjane Thiam, de la liste électorale.
Simon Doho, président du groupe parlementaire du PDCI, dénonce une manœuvre orchestrée par le régime en place.
« Cette décision de justice est une orchestration savamment préparée par le pouvoir en place », a-t-il déclaré avec fermeté.
Face à ces accusations, le gouvernement réplique sans détour. Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, rejette toute implication de l’exécutif.
« Nous sommes en train de bâtir un État de droit qui est basé sur le respect des textes. En la matière, le droit a été dit dans chacun de ces cas. Je ne vois pas où est-ce que le gouvernement intervient », a-t-il affirmé, soulignant la neutralité des institutions judiciaires dans ce dossier.
Déterminé à défendre la candidature de leur leader, Tidjane Thiam, le PDCI appelle à des mobilisations populaires à travers le pays. Des marches sont prévues devant plusieurs tribunaux pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une injustice.
« Nous allons nous organiser et nous allons nous préparer en lien également aussi avec le PPA-CI, avec tous les partis, avec tous ceux et toutes celles qui aspirent à la démocratie », a annoncé Simon Doho, appelant à une union de l’opposition pour faire face à cette situation.
En réponse, le gouvernement prévient que l’ordre public doit être respecté : « Le désordre ne sera pas toléré, ce n’est pas une menace, on peut considérer que c’est un conseil », a lancé Amadou Coulibaly, appelant au calme. Malgré cette mise en garde, le PDCI maintient sa marche prévue à Abidjan, dès 09 h 00, du siège du parti au Plateau jusqu’au tribunal de la même commune. Simon Doho affirme d’ailleurs que « le directeur général de la police s’est engagé à assurer la protection des députés et des populations qui vont venir ».
La situation reste tendue, et les heures à venir s’annoncent décisives pour l’opposition ivoirienne et la stabilité du climat politique national.